Parce que 25 albums c’est vraiment trop peu selon nous, on vous présente ici quelques autres disques de 2012 que vous devriez écouter.
Titus Andronicus
Local Business
[XL Recordings]
Local Business n’est pas l’album de l’année. Il ne se qualifie même pas pour notre palmarès de l’année. Mais Local Business mérite de faire parler de lui, parce que ce troisième album de Titus Andronicus joue sur le patriotisme américain d’une manière purement différente qu’à l’habitude. Il s’inspire de Springsteen pour le couler dans le mouvement do it yourself, accouchant d’un indie rock très punk dans son inspiration. On joue sur la corde sensible des émotions et des problèmes propres à notre époque. Bref, indie rock d’ado qui a peur pour son avenir. -O.M.
YAMANTAKA // SONIC TITAN
Yt//St
[Psychic Handshake]
Sorti pour la première fois en 2011 sur Psychic Handshake, relancé en 2012 sur Paper Bag Records, on a décidé d’inclure ce premier effort complet de Yamantaka // Sonic Titan dans cette liste parce que si vous êtes le moindrement amateur de rock expérimental, Yt//St mérite que vous vous pitchiez sur l’album à l’instant. L’album est profondément compliqué à décrire, étant à mi-chemin entre Asobi Seksu et les albums noise de SYR (Sonic Youth Records). Et que dire de leurs prestations live très… weird? Un groupe qui devrait déménager à Montréal, question de les voir plus souvent en territoire ami. -O.M.
Wild Nothing
Nocturne
[Modular]
La dream pop intime est à la mode depuis un petit bout. Après l’excellent The Year of Hibernation de Youth Lagoon sorti l’an dernier, Nocturne, de Wild Nothing, doit bien être l’album de pop rêveuse à écouter en 2012. On y retrouve tout ce qu’on désire dans ce genre de musique: des mélodies accrocheuses et rêveuses, une ambiance de chambre à coucher à demi-éclairée par des petites lumières au plafond, une voix planante, vaporeuse haute dans le mix. À écouter allongé dans un lit ou sur un sofa, de préférence dans une ambiance de nuit. -O.M.
Tindersticks
The Something Rain
[Constellation]
Êtes-vous souvent déçu par un album paru sous l’étiquette montréalaise Constellation? Nous non plus. The Something Rain de Tindersticks ne fait pas exception à cette (rarement brisée) règle. La pluie de ce Something Rain est à la fois revitalisante et sexy. C’est un peu le genre d’album qui peut s’écouter un soir d’automne avec un vers de vin. Une pop alternative, limite chamber pop, qui nous fait presque apprécier la pluie. -O.M.
Ringo Deathstarr
Mauve
[Sonic Unyon]
Si vous êtes nostalgiques de My Bloody Valentine (qui feront un retour sur album bientôt… peut-être), de Ride et autres formations de destructeurs sonores shoegaziens, Mauve est conçu spécialement pour vous. Un disque qui démarre avec un morceau comme Rip et des guitares qui fendent l’air comme un bruit de moto trop gras, un Burn qui rappelle les meilleurs moments de l’album Nowhere et une touch 90’s à la Pavement qui sait faire son chemin dans nos petits coeurs d’indie lovers. Maintenant, passez Go, et réclamez cet album de Ringo Deathstarr. -O.M.
BEAK>
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[Invada]
Fans de Portishead, sachez que Geoff Barrow a lancé, avec Billy Fuller et Matt Williams un petit album tout simple cette année avec leur groupe BEAK>. Un opus très krautrock, avec des rythmes hypnotiques dosés avec quelques petites touches de bruits bien réparties. On est toutefois loin de Portishead: pas d’immenses chutes émotives ou de moments destructeurs. Que de l’hypnose musicale bien développée. -O.M.
Robert Glasper
Black Radio
[Blue Note Records]
Robert Glasper ne chante pas, ou sinon très peu. Robert Glasper joue. C’est à travers ses compositions et albums studio que l’on comprend l’ampleur de sa force musicale. Peu connu de ce côté-ci du continent, ce pianiste jazz de Houston a pourtant déjà fait ses preuves au fil de ses nombreuses collaborations avec des sommités comme Common, Q-Tip et autres Bilal de ce monde. Cinquième album de l’artiste, Black Radio s’illustre comme le bijou post-jazz de l’année à découvrir. Les feautring y sont nombreux (Erykah Badu, Yasiin Bey (Mos Def pour les intimes), et Lupe Fiasco entre autres) tandis que les mariages entre saxophones, pianos et trompettes y coulent à flots. Le tout est agrémenté d’explorations jazz, hip-hop et soul; du génie musical hors pair. Même s’il est sorti en début d’année, Black Radio vaut grandement le détour. Courez vers le marchand de disques le plus proche, vos oreilles vous aimeront d’amour. Pour vrai.
Robert Glasper a également sorti Black Radio Recovered: The Remix EP, un album connexe où toutes les chansons de Black Radio y sontprésentéesen version remix. À découvrir. -MAZ
LV
Sebenza
[Hyperdub]
Sebenza ne fut peut-être pas le meilleur album de musique électronique cette année, mais il fut fort probablement le plus intéressant. Avant LV, aucun autre beatmaker ne s’était encore vraiment aventuré au coeur de Soweto et ses environs pour y trouver des collaborateurs tels Okmalumkoolkat (du duo Dirty Paraffin), Ruffest, Spoek Mathambo et Das Kapital (chanson disponible via XLR8R). Goûtez-y par vous-même avec cette prestation du duo LV au Mixmag DJ Lab. –MON
Lone
Galaxy Garden
[Modular]
Mis à part le toujours célébré Flying Lotus, plusieurs autres artistes électro ne profitant pas nécessairement d’une même couverture soutenue s’épanouirent également en 2012. Parmi ceux-ci, on compte, Lone qui nous offrit l’excellent album Galaxy Garden. Galaxy Garden couvre plusieurs genres musicaux électroniques au goût du jour, mais avec une touche (de synthé) rétro. Le simple Crystal Caverns 1991 sorti en début d’année se démarque particulièrement. –MON
Azealia Banks
1991
[Constellation]
Certains artistes ces jours-ci semblent avoir une obsession avec le rétro, les années 90 et, plus précisement: 1991. En 1991, The Prodigy sortait son tout premier EP, What Evil Lurks. Des échos de The Prodigy se font très certainement entendre dans la musique de Lone et Azealia Banks. Le EP 1991 de celle-ci ne projette pas tant ce son rétro, mais Banks rend hommage à The Prodigy lors de ses spectacles. On prévoit un album pour 2013. Il ne serait pas surprenant de voir Azealia Banks au somment du palmarès 2013. –MON
TNGHT
TNGHT
[Sonic Unyon]
Au cas au vous n’arriviez plus à encadrer le dubstep et son armada de fans qui tentent de vous convertir à coups de drops malpropres, vous allez devoir vous armer patience puisque le trap (hip-hop instrumental suivant la structure dubstep) monte en popularité et ses drop » ne sont pas plus propres. Heureusement, le montréalais Lunice et Hudson Mohawke (de Grande-Bretagne) nous offrirent cette année un EP aux vibrations trap non seulement digeste, mais plutôt épatant, voir excellent. Le duo TNGHT sera à Igloofest cet hiver. –MON
Écoutez notre entrevue avec Lunice pour le MEG 2012.
Between the Buried and Me
The Parallax II : Future Sequence
[Metal Blade]
Pour les groupes pratiquement sans faille, la sortie d’un album amène toujours la même question: est-ce que celui-ci sera, finalement, leur premier faux pas? Pour Between the Buried and Me, la réponse offerte par Future Sequence est un non sans équivoque. Le sixième album de la formation de la Caroline du Nord est incroyablement bien travaillé, chaque section étant créée dans le but de ne ressembler à rien de ce qui se fait actuellement sur la scène métal. Tout en subtilités, Future Sequence confirme la place de BtBAM dans les meilleurs groupes heavy des années 2000. -JL