Deuxième partie de notre palmarès des meilleurs albums de l’année. Après les Patrick Watson et Japandroids, le reste de la crème canadienne et québécoise reste à venir. Et bien plus. Bien bien plus.
#20 Gros mené
Agnus Dei
[Grosse boîte]
Ça faisait longtemps que l’on attendait un album de ce genre au Québec. Peut-être même depuis le premier Gros Mené, sorti en 1998. Agnus Dei, dans tout son élan rock, ses riffs de guitare lourds, ses paroles crues mais songées et son rythme effréné, vient redonner une définition au vrai rock n’ roll québécois. Fred Fortin, Olivier Langevin et Pierre Fortin se sont fait un vrai gros fun de gars chauds, qui trippent hockey, en buvant de la bière dans un salon crotté. Agnus Dei n’est pas passé inaperçu et, on l’espère, laissera de traces. -JFT
#19 Mac DeMarco
2
[Captured Tracks]
Cigarette au bec et guitare à la main, Mac DeMarco se prélasse couché sur un quelconque toit résidentiel du Mile-End avec pour unique tracas des histoires d’amour sans lendemain. L’image peut paraître clichée ou encore prévisible venant d’un artiste. Pourtant, elle a quelque chose de nostalgique chez ce jeune Montréalais de 22 ans. Elle se traduit par des chansons un peu sales et poussiéreuses rappelant les vieux rockers des années 70. Ce premier disque de Mac DeMarco pourrait d’ailleurs très bien se fondre dans la vieille bibliothèque de votre oncle, vous savez, celui qui traîne toujours une flasque de whiskey sur lui. La présence du numéro 2 de Mac dans ce classement s’explique par la simplicité de cet artiste à vouloir offrir de la bonne musique désinvolte et sans prétention. Qu’il vous fasse bouger les fesses ou qu’il enfume votre salon, le jeune Montréalais n’en a rien à faire. Tant qu’il a sa guitare et un paquet de cigarettes, il jouera de la musique et cela même si son seul public est son chat. –WFB
#18 Godspeed You! Black Emperor
‘Allelujah! Don’t Bend! Ascend!
[Constellation]
Ça aura pris dix ans à Godspeed You! Black Emperor pour reprendre les armes. Dix ans d’attente pour nous, dix ans d’attente pour le post-rock. Et le groupe a bien choisi son timing, puisque leur retour sur album s’est fait quelques semaines seulement après la fin du plus important mouvement social québécois des quinze dernières années. Juste à temps pour pouvoir entendre le son des casseroles à la fin de Mladic ou pour qu’une chanson puisse être titrée Strung Like Lights at thee Printemps Érable. GSY!BE ne s’égare pas trop de son carcan habituel, mais on n’avait pas entendu d’aussi bon post-rock depuis un petit bout. Alléluia. –OM
#17 Avec pas d’casque
Astronomie
[Grosse boîte]
Si vous avez bien suivi nos multiples palmarès de fin d’année, vous vous demandez probablement pourquoi Astronomie se positionne aussi bien dans notre Top 25, tout en étant seulement 3e dans notre palmarès francophone. La raison est bien simple, c’est que notre top 25 est une démocratie parmi tous les collaborateurs de Feu à volonté. Cela met en évidence une réalité que l’on a vivement perçue depuis la sortie du dernier album d’Avec pas d’casque: il fait l’unanimité. Les gens qui mangent de la musique franco pour déjeuner ne font pas forcément d’Astronomie leur album de l’année, mais il est le seul pour lequel tout le monde n’a eu que des bons mots. Même ceux qui s’attardent rarement à ce que le francophone a à offrir ont su apprécier. Depuis mars, Astronomie a fait du chemin. Beaucoup ont découvert cette musique habilement composée, réconfortante, tantôt planante, tantôt plus mouvementée. Certaines radios leur ont donné une chance et l’industrie aussi (deux Félix à l’appui). Avec pas d’casque, c’est surtout une guitare, quelques instruments, beaucoup de mots et… beaucoup de talent. Si vous n’avez pas ajouté Astronomie à votre discographie cette année, vous êtes à côté de la plaque. Voilà. –EJ
#16 David Byrne & St. Vincent
Love This Giant
[4AD / Toro Mundo]
Dans les petits pots, les meilleurs onguents. Parfois c’est vrai, parfois non. La collaboration entre le titan David Byrne et la sorcière de l’indie Annie Clark ne pouvait passer inaperçue. Le résultat est à la hauteur de ce qui était promis: des rythmes très Talking Heads-iens, avec des mélodies nerveuses et imprévisibles dignes de St. Vincent. Le tout construit autour d’un ensemble de cuivres occupant la majeure partie des espaces musicaux. Un petit géant rafraîchissant et réussi. -OM