Mexican Summer
États-Unis
Note: 6,5/10
Les Soft Pack tenteraient-ils de se défaire tranquillement de leur étiquette garage rock? Le quatuor aurait-il plongé dans la vague synthé années 80 qui déferle en ce moment sur la planète indie? À vrai dire, il ne semble pas le savoir lui-même. Le deuxième album nommé Strapped est coincé dans tout cela. Il semble que le groupe ait peur de se laisser emporter totalement vers d’autres univers. Il n’y va qu’à moitié, ce qui donne un résultat décevant. Par nostalgie ou peut-être pour ne pas perdre leur public du début, les Soft Pack paraissent incapables de quitter leurs repères confortables. Le problème, c’est que ces repères sont usés.
Strapped offre quelques morceaux courts, énergiques et pas trop propres qui rappellent le premier album. Les deux premiers morceaux Saratoga et Second Look ou, plus loin, Chinatown, nous le rendent bien. Ces morceaux sont justement bien, mais sans plus, sans rien qui sort de l’ordinaire. L’énergie primitive et adolescente du premier opus s’est dissipée…
Certaines surprises redonnent brièvement espoir en la troupe. La chanson pop Bobby Brown semble avoir tout contre elle: une batterie robotique, un son de synthé bonbon aux allures kitsch, un saxophone bien gras. Pourtant le morceau est simplement habile et entraînant. Oxford Ave. est une chanson explosive. Elle mélange jazz, funk et rock. Le saxophone est déchaîné, la guitare est animale, mais surtout, la ligne de basse de David Lantzman garde nos nerfs à vif. Enfin, j’ai été charmé par la ballade Everything I Know.
Trop de morceaux sapent l’engouement des bons moments. L’album se cherche et ne se trouve pas. Mais les possibilités sont là. L’avenir n’est pas si sombre pour les Soft Pack. Lorsqu’ils décident d’affranchir leurs limites, ils sont capables de grandes choses. Pour le moment, ils ont besoin de se retrouver une identité.