Paul Banks
Banks
Matador Records
États-Unis
Note : 6/10
On le connaît comme le chanteur d’Interpol. On l’a connu sous le sobriquet de Julian Plenti. Et là, Paul Banks montre son vrai visage en lançant un album sans sobriquet, sans groupe, signé seulement de sa propre main (avec des collaborateurs, bien entendu, mais l’album reste signée Paul Banks). Mais peu importe le nom inscrit sur la pochette de l’album, à peu près tout ce à quoi a touché ce chanteur a fini par se ressembler: une musique parfois sombre, parfois plus claire, mais toujours portée sur des malaises et des émotions généralement contradictoires.
Alors voilà. On a droit à un deuxième effort solo de Paul Banks, cette fois sous son vrai nom. Et le musicien continue dans la même lignée que son Julian Plenti is… Skycraper et du EP Julian Plenti Lives sorti il y a quelques mois. La musique est bien produite, bien équilibrée, passant d’un genre de rock studio contrôlé à un effort solo parfois trop évident. L’énergie produite par un band fait cruellement défaut à cet album. Over my Shoulder sonne beaucoup trop comme un effort solo sans propulsion. Petits synthétiseurs dans le pré-refrain, claps électroniques de temps en temps, le feeling ressemble beaucoup à celui ressenti lors de l’écoute du disque solo de Julian Casablancas, aspect dance en moins.
Le disque contient tout de même quelques moments appréciables, comme Summertime is Coming, The Base, Young Again et l’instrumentale Lisbon. Paul Banks semble avoir de la difficulté à composer des chansons qui ne se transforment pas en interminables interludes. On a souvent l’impression que la mélodie ne mène nulle part et que le rythme stagne. L’expression du malaise post-party raté est bien réussie, sa voix est toujours autant de circonstance, mais sans le roulement de son groupe, le chanteur semble coincé dans des sables mouvants. Dommage, parce que pour un fan de Paul Banks comme moi, entendre un disque de ce genre est une pas pire déception. La prochaine fois, peut-être…