J:Kenzo
J:Kenzo
Tempa
Grande-Bretagne
Note: 7/10
Le dubstep semble à la fois être l’un des genres récents parmi les plus malléables et les plus obstinément inflexibles. Le dubstep, ce sont 140 inébranlables pulsations à la minute. Peu de créateurs semblent prêts à innover. Bref, ce tempo définit désormais en quelque sorte le genre. Par contre, certains artistes parviennent à rendre le tout intéressant. L’espace entre le kick et snare permet une certaine liberté. L’année dernière, par exemple, le duo Author (constitué de Jack Sparrow et Ruckspin), ainsi que Pinch et Shackleton (en duo eux aussi), nous ont offert des albums dont les adeptes du soi-disant dubstep «authentique» pouvaient être fiers. Cette année, ce fut au tour de Goth Trad et Mala (Mala in Cuba). Ce mois-ci, nous pouvons ajouter J:Kenzo à cette liste. Son tout premier album éponyme est sorti le 24 septembre dernier sur Tempa.
Il y a près d’un an déjà, J:Kenzo nous faisait goûter aux rythmes de son éventuel album. Sorti en décembre 2011, le simple Ruffhouse est vite devenu emblématique de tout ce qui se fait de plus obscur dans le genre dubstep, tout comme le simple contenant Invaderz sorti cet été. Ces deux morceaux, qui apparaissent également sur l’album J:Kenzo, nous font apprécier le caractère immuable et fixe du genre dubstep que J:Kenzo semble maîtriser parfaitement. Les percussions sont solides et la basse grave. Les modulations à la fois subtiles et grotesques du mid-range donnent envie de simultanément planer et danser violemment.
L’album en tant que tel ne déçoit pas. Toutes les pièces sont sensiblement construites autour d’une même structure, mais la virtuosité de J:Kenzo en terme de sons graves est telle que cette caractéristique donne à l’album une saveur hypnotique. J:Kenzo n’a rien d’ennuyant. Certes, je doute fort que l’album saura faire lever le party. On parle ici d’un dubstep plus cervical et moins frat house, voir brostep. L’ouverture Statement Of Intent est une déclaration et représente bien l’album. J:Kenzo n’est pas un révolutionnaire, mais plutôt un perfectionniste. Le deuxième morceau Eyes Wide Open, ainsi que No Man’s Land, se démarquent dû à la présente d’une chanteuse, Rhianna Kenny (Eyes Wide Open) et du MC grime Footsie (No Man’s Land). Ce sont là deux contributions réussies. Mis à part cela, l’album est principalement garni de puissants hymnes qui reprennent les thèmes déjà abordés par Ruffhouse et Invaderz. Reconstruct et Ironclad sont les seuls morceaux pas tout à fait dubstep. Ironclad est en fait une exploration très lugubre du genre dancehall.
Somme toute, J:Kenzo est un bon album. Avec l’arrivée du trap, on semble voir la popularité du dubstep décliner (sur la scène montréalaise du moins). Je me demande bien qui sera prêt à dédier 60 minutes de son temps pour écouter un J:Kenzo qui ne met rien de neuf sur la table. Personnellement, je suis seulement ravi qu’il y ait tout simplement quelque chose de bon dans cet album (en ce qui à trait au dubstep). J:Kenzo se mérite un solide et efficace 7 sur 10. N’oubliez pas: munissez-vous d’un subwoofer avant d’écouter.
Hé bien, j’ai galéré avant de trouver une chronique (très bonne par ailleurs, même si je ne suis pas tout à fait d’accord) de ce J:Kenzo. pas un album révolutionnaire non, mais un album avec une « patte » spéciale, un je-ne-sais-quoi supplémentaire tout à fait charmant à mes oreilles.
Enfin voilà et merci, je vais m’attarder sur ce site que je ne connaissais pas et qui me semble très bien documenté. Thanks :)