Sumerian
États-Unis
Note: 8.5/10
Avec seulement deux albums, The Faceless a déjà été élevé dans la catégorie des groupes de métal les plus talentueux des dernières années. Après Akeldama, très deathcore, et Planetary Duality, plus progressif, le groupe n’a pas produit d’album en quatre ans. Nul besoin de dire que la communauté métal a attendu avec grande impatience la suite pour cette formation prometteuse… formation dont seuls deux membres qui ont participé à Planetary Duality sont encore présents.
Dans les derniers mois, The Faceless a lancé quelques teasers et a joué des nouvelles chansons lors de leur tournée estivale afin de promouvoir le lancement de leur troisième opus, Autotheism. Maintenant qu’on a la galette en main, on peut enfin répondre à la question qui en inquiétait plus d’un. Geoffrey Ficco (voix), Michael Keene (guitare, voix), Evan Brewer (basse), Wes Hauch (guitare) et Lyle Cooper (batterie) allaient-ils se réfugier dans le style qui avait amené tant de succès ou continueraient-ils à progresser?
Quand les attentes sont si grandes, il est dur de ne pas faire de déçus. Certains ne seront donc pas enchantés à l’écoute d’Autotheism, qui prend une tangente totalement progressive par rapport à ses prédécesseurs. Les dernières traces de deathcore ont pratiquement disparu des compositions. Ajoutez à cela qu’on a entre les mains un album-concept traitant de l’autothéisme, c’est-à-dire le concept de se proclamer comme étant son propre dieu… vraiment, on a affaire à du métal progressif. Sur certaines chansons (par exemple Autotheism Movement II : Emancipate), on croirait presque entendre Dream Theater.
Les membres de The Faceless ont le talent nécessaire pour s’immiscer dans ce genre musical pas toujours évident et clairement pas à la portée de tous. Les chants gutturaux de Ficco sont à point. Les nouvelles variétés de chant clair, qui sont plus présentes que sur Planetary Duality, sont aussi réussies et appropriées la plupart du temps. Le chant clair est toutefois un peu trop présent, et on aimerait quelques fois qu’il ajoute à la brutalité musicale plutôt qu’il modère celle-ci.
Du point de vue des instruments, le batteur Cooper est encore au sommet de son art… du moins, en termes de composition. En effet, le drum sur Autotheism a été fait à l’ordinateur. On ne doute pas de la capacité de Cooper à réussir à jouer ce qu’il a composé; il l’a bien prouvé au Heavy Mtl la semaine dernière. Pourquoi donc faire faire le travail par une machine? Était-ce pour sauver du temps? Si oui, c’est un peu décevant venant d’un groupe donc la rigueur musicale est habituellement impeccable.
À la basse, Brewer fait du bon travail malgré que cet instrument ne soit vraiment pas celui qui saute le plus aux yeux. Aux guitares, les riffs sont mordants comme jamais et restent dans la tête après l’écoute, tout comme les solos fréquents, mais dont on ne se tanne pas. Les guitaristes nous transportent souvent dans leur univers et mélangent métal, musique progressive et jazz avec une facilité déconcertante.
En général, un album qui ne présage que du bon dans le futur de The Faceless. Outre quelques détails, on ne peut pas reprocher grand-chose à cet effort progressif des cinq Américains.