Vice
Danemark
Note: 7,5/10
Quelques mois après l’excellent mini-album Into the Night (The Orchard, 2012), le duo danois The Raveonettes signe finalement un album complet qui devrait rejoindre ses fans qui avaient été négligés depuis la sortie de Lust, Lust, Lust (Vice, 2007). Cinq années auront été nécessaires avant que Sune Rose Wagner ne retrouve pleinement ses repaires, mais l’attente en valait la peine. Avec Observator, le groupe partage ce qui pourrait être considéré comme étant ses compositions les plus pop à ce jour.
Reposant toujours sur les mêmes inspirations pop du début des sixties et sur des guitares fuzzées qui font échos aux belles années du mouvement shoegaze, Observator marque le retour d’un complice des premières heures en Richard Gottehrer. Véritable légende des studios d’enregistrement (il a notamment travaillé avec Blondie, Link Wray et Richard Hell & The Voidoid), Gottehrer doit être perçu comme la principale raison de cette volte-face. Plus rien n’allait au sein du groupe depuis deux albums et Rose Wagner en était même venue à renier rapidement son dernier né Raven in the Grave (Vice, 2011), avant de retourner en studio avec les Dum Dum Girls (anciennes protégées de Gottehrer) pour travailler sur ce qui deviendrait éventuellement Only in Dreams (Sub Pop, 2011).
Imaginé par un artiste dépressif, sous l’effet d’alcool et de diverses drogues (il souffrait de graves problèmes au dos), Observator revisite les thèmes de choix du duo (amour, drogue, meurtres, prostitution). L’album a été immortalisé au Sunset Sound Recorders de Los Angeles. Là, où selon les dires de Rose Wagner, The Doors aurait enregistré certains de ses meilleurs disques. Il souhaitait s’imprégner de cet environnement où pourraient toujours errer ces esprits géniaux d’une autre époque.
Chose plutôt rare dans la discographie des Raveonettes, on y retrouve quelques titres où le piano occupe une place prépondérante. Comme sur leurs parutions précédentes, on pense évidemment aux Jesus and Mary Chain et à Phil Spector, mais aussi à tous ces artistes qui étaient sous contrats avec l’étiquette britannique Creation dans les années 80. Et comme un album réussi des Raveonettes ne pourrait être envisageable sans un morceau aux inspirations western spaghetti, le duo récidive sur You Hit Me (I’m Down).
On n’aurait jamais pensé associer le terme lumineux à la musique des Raveonettes, mais le sixième effort studio du duo danois est composé de certaines des mélodies les plus accrocheuses de 2012. Le tout évidemment caché derrière un impressionnant mur de réverbérations…
À voir et entendre sur la scène du Théâtre Corona le 3 octobre.