la_descente_du_coude_lideal_en_civiereLa descente du coude
L’idéal en civière

Grosse Boîte
Québec, Canada
Note: 6/10

 

Simon et Pierre-Olivier du groupe La descente du coude sont riches d’études en musique et en politique, ce qui fait qu’avec eux, un texte n’est jamais qu’un texte, c’est un engagement, un message. En 2004, leur premier maxi Croyez-moi ça fait mal était fort, provocateur. En 2005, L’indécence du coup surprenait également avec un rock largement influencé par le punk et des textes toujours aussi percutants. Coup de foudre, en 2008 était teinté d’une musique un peu moins agressive dont la saveur était conservée grâce aux textes. Ressortant aujourd’hui des boules à mites avec L’idéal en civière, les gars de La descente du coude se font encore plus doux, aussi pop qu’en 2008, mais avec des textes plus gentils, cette fois: du Vulgaires Machins passé à la sécheuse avec de l’assouplisseur.

Les textes empruntent à l’occasion une avenue intéressante à laquelle on ne s’attend pas forcément. Ils n’utilisent pas les rimes épuisées depuis 50 ans et c’est rafraichissant : « j’ai besoin d’un GPS pour retrouver le moral, un antiphlogistine pour mon talon d’Achille, de la péridurale pour accoucher de mon mal. » La pièce Tétreaultville est intéressante également pour son humour : «J’étais rendu à Tétreaultville, j’gage tu sais pas c’est où. »

Il n’y a pas de mal à fignoler des rythmes pop et à gueuler des textes souvent imaginatifs par-dessus. Le problème réside vraiment dans le « ce à quoi on s‘attendait ». Du gros punk sale et engagé, au Québec, il en reste peu. Après quatre ans de silence, on aurait voulu que La descente du coude revienne avec quelque chose qu’on ne laisserait pas entendre aux enfants. La très jolie intro de la pièce Les narines d’Hochelaga peut d’ailleurs servir de berceuse à ceux qui ont des poupons. On aime L’état de la langue d’État pour le petit air de banjo et son côté engagé (enfin !). Bref, on aimera bien entendre L’idéal en civière à quelques reprises, mais ce n’est pas un album essentiel. Les gars ne réussissent pas à sortir du lot de tout ceux qui font de la pop qui déménage de temps en temps. On aurait préféré un retour aux sources.

Morceau à écouter : Aptonymes… Entre autres parce que tu devras sortir ton dictionnaire pour savoir ce que le titre veut dire.

L’idéal en civière sera officiellement lancé le 28 août à la Casa del Popolo, à Montréal.

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