Epic
États-Unis
Notes: 8,5/10
Fiona, Fiona, Fiona… Pourquoi est-ce que tu dois toujours nous faire languir? Pourquoi est-ce que les choses ne peuvent jamais être simples avec toi? On ne peut que t’aimer, mais par moment, tu peux vraiment être détestable. Tu sembles en vouloir au monde entier et toutes les raisons sont bonnes pour partir en guerre avec des personnes qui ont une incidence sur ton travail.
Fiona, j’ai réellement craint de ne plus jamais t’entendre. Tellement que j’ai perdu une heure de ma vie à écouter le dernier Regina Spektor. Cette heure-là, je ne la retrouverai jamais… À ta défense, je peux te comprendre. La quête du titre d’album parfait ne doit pas être de tout repos. Ça fait maintenant une quinzaine d’années que tu sembles perturbée. J’aimerais bien t’aider, mais comme tout le monde, je t’aime ainsi. Torturée, le regard installé en mode attaque. Malgré toutes ces années, j’éprouve toujours autant de plaisir à entendre tes cordes vocales se déchirer. J’aime quand tu cries tes histoires à tue-tête. J’aime quand ces même cries te font oublier ces rythmes que tu devrais suivre. Mon admiration pour toi est inconditionnelle et mon oreille toujours prête à s’adapter.
Pourtant, je dois me confesser. À l’annonce de ton Idler Wheel, j’ai douté. J’ai envisagé le pire. J’ai douté de la pertinence de ces mélodies trop longtemps repoussées. Mais je dois me raviser. Tes fonds de tiroir sont beaucoup plus intéressants que nos propres tiroirs. Les premières images de ta vidéo m’ont vite rassuré. Une pieuvre sur la tête, tu te fous encore bien de notre gueule. Une pieuvre sur la tête, tu te fous encore bien de ta gueule.
Rien n’a vraiment changé depuis ta crise mémorable sur MTV en 1997. À l’exception près de ta musique. La pop est maintenant très loin. Ton piano, lui, sonne toujours aussi bien. Assez bien pour l’étouffer. L’étouffer derrière les arrangements de ceux qui ont le courage de t’accompagner en studio. Comme les plus grands (et les plus grandes), des années à te faire oublier, pour mieux revenir et nous montrer la voix à suivre.
Fiona, merci de nous tolérer et toujours nous revenir. Merci, merci, merci… Sans toi, la vie sonnerait comme un autre album de Cœur de pirate… (vide).