Suis-je le seul à avoir ressorti The Suburbs de mon armoire après avoir vu Arcade Fire arborer le carré rouge à Saturday Night Live? Et à avoir fait un énorme lien entre la chanson Month of May et la suite d’événements qui ont suivi l’adoption de la loi 78, surnommée loi spéciale par à peu près tout le monde? Les paroles de cette chanson ainsi que son énergie explosive semblent coller à ce printemps québécois mieux que n’importe quelle chanson. Voici quelques exemples:
«Month of May, it’s a violent thing» Un mois de mai violent? Deux émeutes en deux soirs à Montréal, avec des centaines de personnes arrêtées.
«In the city their hearts start to sing» Leur coeur chante dans la ville? On dirait bien des sons de casseroles, non?
«Well, some people sing / It sounds like they’re screaming / Used to doubt it / But now I believe it» On accusait les jeunes étudiants de chialer pour rien, de crier fort pour «seulement 325$». Et plusieurs citoyens qui doutaient du bien fondé de leur cause sont maintenant dans la rue, avec les étudiants.
«So young, so young / So much pain for someone so young, well / I know it’s heavy, I know it ain’t light» Si jeunes, si jeunes les étudiants. Si jeunes pour porter le poids d’un ras-le-bol national de plusieurs décennies.
Et ça pourrait continuer ainsi pendant encore plusieurs lignes. Je ne peux m’empêcher de faire un lien entre tout ça, même si le groupe n’a probablement pas du tout prophétisé ces événements. Et pour comprendre l’ambiance dans laquelle sont chantées ces lignes, regardez ce vidéo.
-Olivier Morneau