noctourniquetThe Mars Volta
Noctourniquet

Warner Bros
États-Unis
Note : 9/10

 

 Au moment où les fans d’At The Drive-In anticipaient leur tournée de réunion (tout en espérant que du nouveau matériel en découle), The Mars Volta nous reviennent avec ce qui est possiblement leur travail le plus achevé à ce jour. Fin des illusions. Omar Rodríguez-López et Cedric Bixler-Zavala n’ont pas l’intention de baigner trop longtemps dans la nostalgie.

Avec Noctourniquet (paru mardi), la formation d’El Paso continue ses explorations rock, tout en continuant de s’éloigner tranquillement de ses inspirations progressives (du moins celles qui pouvaient faire résonner certains des enregistrements les plus rock issus du catalogue de Frank Zappa). Un éloignement qui, du même coup, permet une assimilation plutôt rapide des nouvelles compositions qu’ils nous offrent. Chose rarissime dans la discographie de ces artistes obstinés et à la démarche toujours innovatrice. À des lieux de Muse et de ses (fausses) envolées magistrales. Puisque le talent ne devrait jamais se mesurer au nombre de lasers que l’on utilise sur scène.

Pour une première fois en près de dix ans, The Mars Volta n’ont pas fait appel au claviériste Ikey Owens (trop occupé en studio à guider d’autres formations), de même qu’au guitariste surdoué John Frusciante (lui qui, pour l’instant, ne souhaiterait nullement retrouver son statut de rockstar). Des absences notables, mais qui en aucun temps n’affectent les ambitions du plus célèbre duo post-hardcore. Même qu’ils semblent éprouver un certain plaisir à glisser des échos de ce style qu’ils ont fièrement supporté jusqu’à la fin des années 90. Mention honorable au jeu du batteur Deantoni Parks qui (à l’image de Terry Bozzio aux côtés de Zappa) donne l’impression d’avoir  infusé une toute nouvelle dynamique à ce sixième enregistrement du groupe.

À travers toutes ces métamorphoses musicales et cette (toute nouvelle) accessibilité, une chose demeure: la force des ballades (ou ce qui se rapproche le plus d’une ballade) chez The Mars Volta. À titre d’exemple, la longue et rêveuse Empty Vessels Make The Loudest Sound. Preuve que le groupe ne perd aucunement de sa pertinence en optant parfois pour une approche plus linéaire. Constat similaire sur Imago qui représente un autre moment fort de cette mosaïque sonore assez bien foutue.

Dommage que l’étiquette du groupe ait choisi la pièce la plus faible de l’album pour en faire la promotion (The Malkin Jewel). Ceci dit, Noctourniquet est à écouter sans retenue. À mort les posologies!

2 réponses

  1. Je suis d’accord avec toi. Il s’agit d’un excellent disque. Le groupe retrouve ses repères, lui qui avait signé deux des meilleurs disques de prog des années 2000 – De-Loused in the Comatorium et Frances the mute. Dommage qu’il aura fallu sept ans au duo pour nous refaire sourire.

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