Des lampes antiques pendaient au-dessus de la scène, les lumières étaient tamisées et une ambiance feutrée englobait la salle, alors que le bassiste branchait son instrument et que la pianiste plaçait ses pieds sur les pédales. C’était le calme avant la tempête. Une fois ses musiciens installés, Joseph Edgar est entré en trombe sur scène, crachant du cœur les paroles de Secousse pour faire vibrer la salle de son rock acadien.
Sur des encouragements envers les étudiants qui manifestaient le jour même, Joseph Edgar a enchaîné avec Nouvelle du soir. L’ambiance dans la salle s’était réchauffée et les accords résonnaient comme une tonne de briques contre les murs de la petite salle de la rue Mont-Royal. Le musicien était fébrile, ça se sentait. Il chantait avec passion et sans relâche chacune de ses compositions.
Fait cocasse, Joseph Edgar, attaché à la tradition, a tenu à lancer son disque à la foule. L’album s’est heurté contre le plafond pour ne pas tomber bien loin de la scène, mais l’initiative a poussée le banc de spectateurs à se rapprocher de la scène, brisant le dernier semblant de distance qu’il pouvait y avoir entre l’auteur/compositeur et son public.
À plusieurs reprises, il a invité des amis musiciens à venir le rejoindre sur scène pour l’accompagner au banjo, au chant et au violon. La bande de musiciens a ainsi frappé la salle de plein fouet avec les morceaux plus cajuns. Vers la fin de la soirée, le plancher tremblait (réellement) tellement la foule tapait du pied.
Joseph Edgar a aussi offert un medley unique de This is my heart et Tu m’avais, tu m’aurais, avant de remercier généreusement tous ceux qui ont participé à l’album. Il dédia le dernier morceau, Slip Away, à Noël Fortin, père de Fred Fortin.
La prestation n’a pas duré plus d’une heure, mais ce n’était pas la fin de la soirée. « Des partys, ça ne se termine pas à dix heure dans mon coin », a fini par lancer le musicien, invitant la salle à rester pour la suite. Un ami Dj a mixé pour le reste de la veillée.