Marie-Pierre Arthur
Aux alentours
Bonsound
Québec
Note : 7/10
Marie-Pierre Arthur lançait plus tôt cette semaine son deuxième album, Aux alentours. On lui sent dès les premières notes un caractère beaucoup plus fonceur que ce que l’album éponyme d’il y a trois ans nous avait offert.
Enregistré dans un environnement qu’elle décrit elle-même comme irréel, elle s’est entourée d’amis et de collaborateurs aussi talentueux que pertinents. Elle compte dans son arsenal plusieurs membres de Karkwa, dont Louis-Jean Cormier, Julien Sagot ainsi que François Lafontaine, que l’on retrouve aux claviers et à la réalisation. S’ajoutent aussi Robbie Kuster (Patrick Watson) à la batterie et Olivier Langevin (Galaxie) à la guitare.
Ce sont sans aucun doute d’excellents musiciens, et leur expérience dans ce milieu est probablement très bénéfique pour Marie-Pierre Arthur. Toutefois, on reconnait très rapidement les sonorités à la Karkwa. Ce n’est pas mal en soi, mais il devient plutôt difficile de se dissocier et de voler de ses propres ailes quand on entend constamment l’influence du groupe phare du rock québécois au-dessus du tout.
Outre cette ressemblance, on sent une belle évolution de la part de la musicienne. Elle prend plus de place, n’a aucun complexe à pousser sa voix et sa musique. On la sent plus épanouie. Les chansons en ressortent donc intenses, et l’ambiance est généralement plus festive (All Right), et même plus beatlesque (Emmène-moi). On aime quand même retrouver le caractère sensible et doux de la chanteuse, entre autre dans Chanson pour Dan, co-écrite avec le mythique Jim Corcoran.
Plus souvent qu’autrement, on se surprend à hocher de la tête et à vouloir se délier les jambes, ce qui est très, très prometteur pour la transposition des pièces en concert, surtout dû à l’ingénieux clavier de François Lafontaine, qui y est toujours aussi riche et rythmé.
Le travail de Robbie Kuster à la batterie se fait d’ailleurs subtil mais bien présent. On remarque surtout la belle assiduité de la basse, ronde et bien pesée, instrument de prédilection de Marie-Pierre Arthur. L’instrumentation qui garnit les ambiances a aussi son apport bien senti dans l’ensemble des morceaux. Le pedal steel de Joe Grass, entre autre, trouve son lieu d’être à plusieurs reprises, et ajoute une touche langoureuse aux pièces.
On sent que Marie-Pierre Arthur tend à trouver un son qui lui est propre, distinct, mais, comme mentionné plus tôt, les influences karkwatsonniennes se font un peu trop sentir. Et sa voix, quoique toujours aussi belle, droite et perçante, rappelle encore une fois celle d’Ariane Moffatt.
Une bonne écoute, plutôt courte (un peu plus de 34 minutes), mais qui saura probablement se tailler une place à quelque part dans les nominations de l’ADISQ, si ce gala s’intéresse un tant soit peu à la musique émergente.