par Charles Boutaud
Épitwaphe : n.f. (néologisme du grec ancien, épi = sur et taphos = tombeau, et du langage 2.0, tweet) Inscription gravée sur Twitter à la mémoire d’un individu.
Pour certains, il s’agit de leur denier tweet personnel, de leur « famous last tweet » en quelque sorte. Ce sont parfois aussi des condoléances laissées en hommage, via Twitter, par d’autres personnalités. Voici donc 5 épitwaphes, à la mémoire de personnalités musicales qui nous manqueront en 2012.
Snoop Dogg et Nate Dogg ont grandi ensemble dans les rues de Long Beach en Californie. À la mort de Nate, le 15 mars dernier, Snoop a publié une série de tweets, du classique «RIP» à d’autres, plus… inspirés. Dans celui que l’on vous présente ici, Snoop fait vraisemblablement référence au film d’animation de 1989, All dogs go to heaven. Quoiqu’ici le paradis semble plutôt promis au D-O-double-G qu’aux simples chiens.
The revolution will not be televised, avait proclamé Gil Scott-Heron. Malheureusement, le poète et musicien s’est éteint en mai dernier, à New York, sans nous dire si la révolution se trouverait sur Twitter. Ce qui est certain, c’est que sa mort a créé un véritable émoi dans la scène hip-hop américaine. Questlove, Ghostface Killah, Eminem et plusieurs autres ont partagé leurs condoléances sur Twitter, mais aucun d’entre eux n’est allé jusqu’à rebaptiser ses seins en l’honneur du défunt comme le fait ici l’humoriste Sarah Silverman. Le septième ciel?
Jean-Paul Gauthier l’a récemment nommée femme de l’année sur le plateau d’une émission de télévision française et a déclaré sa mort comme étant le « truc tout pourri de l’année » (Fukushima? Répression en Syrie? non? enfin bref). C’est la diva anglaise Amy Winehouse que les Rehab n’ont pas pu sauver. Certainement la mort la plus médiatisée du monde musical en 2011. Elle aura suivi les pas de Cobain, Joplin et Morrison, entre autres, dans le tristement célèbre club des 27. Son dernier tweet publié quelques heures seulement avant sa mort, après plusieurs mois d’inactivité sur le réseau social, restera à jamais gravé dans les mémoires comme un témoignage de la vibrante lucidité de la chanteuse.
L’équipe de Feu à volonté a été touchée cet automne par la mort de l’Écossais Bert Jansch, pour qui un article fut dédié sur le site. Les numéros deux de notre top 25 des albums de l’année, les membres du groupe Fleet Foxes, furent eux aussi attristés par le départ du guitariste. Bert Jansch a composé certaines des chansons les plus sincères sur la mort et les témoignages posthumes qu’il reçut furent certainement tout aussi sincères. « Through ages, man’s desires / To free his mind, to release his very soul / Has proved to all who live / That death itself is freedom for evermore ».
C’est le 8 novembre dernier que Heavy D, poids lourd (dans tous les sens du terme) de l’âge d’or du Hip-Hop, et éternel Don Juan à la jamaïcaine est mort d’une pneumonie. Certains ont peut-être critiqué le mélange de style d’Heavy D entre le New Jack Swing et le Rap, mais si ses détracteurs tentaient de rapper We Got Our Own Thang, ils obtiendraient sûrement une prescription pour une paire de béquilles linguale. Au final, Mr. Big Stuff nous aura laissé, quelques heures avant sa mort, un message simple, intemporel.