par Isabelle L’Héritier
Quoi de mieux que de voir un spectacle de Jean Leloup le soir de l’halloween? Honnêtement, rien. Pourtant, il était étonnant de le voir jouer au Quartier Dix30, dans la chic salle l’Étoile, où l’on s’attendrait davantage à y voir des spectacles classiques que l’excentrique trio de The Last Assassins.
Comme à l’habitude de Jean Leloup, le groupe a fait languir la foule en montant sur scène une demi-heure en retard. Buzzé à souhait, Leloup semblait dans les vapes à son entrée sur scène et était très enthousiasmé de faire son « show ». Il a commencé sa prestation en racontant des anecdotes et en bavardant avec le public, avant d’enchaîner ses riffs électriques qui font groover le son de The Last Assassins.
Jean Leloup a agréablement surpris la foule en jouant autant d’anciennes compositions que de nouvelles chansons du groupe qu’il a démarré cette année avec Virginia Tangvald et Mathieu Leclerc. La foule en délire dansait et chantait en cœur ses classiques tel que Edgar, Les Fourmis, Think About You, Old Lady Wolf et Morning. Difficile pour les deux autres chanteurs de rivaliser avec l’envoûtement qu’à Leloup sur ses fans. Triste constat pour les deux autres membres de The Last Assassins, qui voyaient la foule beaucoup moins énergique lorsqu’ils jouaient leurs propres compositions.
Au fil des ans, Jean Leloup a su se forger un public très fervent de son style musical et de sa personnalité rocambolesque. Durant tout le spectacle, il a surplombé Virginia Tangvald qui n’arrivait pas à rivaliser avec sa voix. Elle s’est plutôt contentée de faire les back vocals et de se dandiner au son de la musique. Pour ce qui est de Mathieu Leclerc, le troisième membre de la formation, il s’est fait très discret et a plutôt observé le show que donnait Leloup, en se promenant sur scène et à travers la foule, rôdant comme un vieux loup à l’affût.
Le public, majoritairement composé de jeunes babys boomers, a assisté avec recul au spectacle, placidement assis, en sirotant tranquillement leur bière. Seulement une trentaine de jeunes fans, déguisés majoritairement en indiens, étaient rassemblés à l’avant de la scène. Ces purs et durs ont chanté en cœur durant les deux heures qu’a duré le spectacle, sans jamais faiblir.
La soirée se passait à merveille et le groupe dégageait une bonne énergie au public. Malheureusement, la fin du spectacle s’est plutôt finie en queue de poisson au moment du rappel. Sentant la foule moins énergique qu’il ne l’aurait voulu, en partie à cause que plus de la moitié du public était assis, Jean Leloup a décidé de terminer subitement une chanson qu’ils étaient en train de jouer et a fait signe aux autres membres de quitter la scène, sans remercier le public.
Bref, même s’il a mauvais caractère et qu’il peut être parfois efronté et irrévérencieux envers son public, on ne peut s’empêcher d’aimer inconditionnellement cet artiste qui a façonné la scène rock francophone depuis les années 90.
Bel article ! Jean Leloup, on l’aime comme ça. S’il était différent, ce ne serait pas Leloup. J’ai très hâte de le voir samedi prochain au Metropolis !