par Jean-François Téotonio et Charles Boutaud
Robin Foster feat. Dave Pen – Forgiveness [Coréalisé par Peter King et David Procter]
Décidément, nous sommes dans le plus creux de l’automne, et les clips sombres et mélancoliques sont légion! Cette dernière trouvaille, tirée de la pièce Forgiveness de Robin Foster, artiste post-rock installé en Bretagne, montre un homme visiblement troublé, qui transporte le corps d’un proche en bateau. On se doute bien sur de ce qu’il entreprend, mais on va s’arrêter là pour ne pas gâcher le punch.
Robin Foster nous a habitués à de la musique instrumentale très cinématographique. Ça se voit justement avec ce clip. Cette fois-ci, il collabore avec Dave Pen, le chanteur du groupe anglais alternatif Archive. Intéressant mélange. La voix du chanteur colle parfaitement à la musique offerte par Foster, et le ton est donné. Mélancolie, deuil, nostalgie.
Selon Last Exit Records, l’album Where Do We Go From Here sera disponible à partir du 18 novembre. On ne sait toutefois pas s’il sera disponible au Canada.
J-F T.
The Black Keys – Lonely Boy [Réalisé par Jesse Dylan]
Prélude à ce que nous offriront prochainement les Black Keys, ce clip nous présente en toute simplicité un afro-américain qui danse le swing, ou quelque chose qui y ressemble, sur la musique très rythmée du duo de l’Ohio. Lonely Boy, premier extrait de El Camino, sur les tablettes le 6 décembre (nous en ferons la critique ici), reprend là où Brothers nous avait laissé. On y retrouve avec plaisir ce fameux blues alternatif qui a fait leur renommée internationale.
Cette vidéo se démarque cette semaine parce qu’il s’agit du retour très attendu des Black Keys, mais aussi par son originalité. On aurait tendance habituellement à se lasser après quelques secondes, tant l’image reste stoïque. Pourtant, le charisme que démontre l’homme en question est fort et nous invite à continuer jusqu’à la fin. Il y a aussi le plaisir indéniable d’entendre ce que nous produiront les Black Keys dans un futur proche.
J-F T.
Arctic Monkeys – Evil Twin [Réalisé par Focus Creeps]
À ceux qui ne s’attendaient pas à un virage un peu plus pop sur le dernier disque, Suck it and See, vous serez certainement ravis de savoir que les Arctic Monkeys n’ont pas perdu leur touche rock très sombre précédemment évoquée avec Humbug. Produits par Josh Homme, leader du groupe Queens Of The Stone Age, les deux derniers disques se démarquaient des deux premiers : un rythme moins effréné, des chansons plus lentes quoique toutes aussi intenses.
Les Arctic Monkeys déploient maintenant leurs canons et sortent Evil Twin, simple et b-side du dernier disque. Le clip met en premier plan Matt Helders, batteur du groupe, équipé d’une veste en jeans et de lunettes fumées. Rien de plus rock n’ roll !
Le montage est excessivement rapide. Les images se défilent une après l’autre et vont au rythme de la chanson. Le clip est donc très bien fait et ça lui vaut une place dans nos vidéos de la semaine !
J-F T.
DYE – Fantasy [Réalisé par Jérémie Périn]
Le pays du soleil levant rayonne, dans ce clip d’animation 2D, à l’esthétique « manga-isé », offert par DYE, représentant de la scène électronique parisienne.
C’est léger pour commencer, légèrement soft-porn, romantiquement japonais. La musique est douce et invitante, les images aussi, le son eighties, la lumière bleuté. Puis sans qu’on si attende tout n’est plus si léger, l’intensité monte d’un cran, dans la musique qui résonne davantage, dans les images plus perturbantes. L’horreur sexy, légèrement gore-porn, d’un univers fantastique de monstres à la violence sexuelle. Lovecraft serait fier.
Attention aux amours de piscine !
C B.
DYE « Fantasy » Official Video by JEREMIE PERIN from TIGERSUSHI on Vimeo.
Duck Sauce – Big Bad Wolf (Réalisé par Keith Scotfield)
«Vous vous souvenez quand les clips techno étaient vraiment créatifs? Quand on se souvient des vidéos d’Aphex Twin, de Fatboy Slim et de Daft Punk… Je ne sais pas pourquoi les vidéos ont perdu autant en originalité ces dernières années». C’est ce que A-trak, la moitié montréalaise du duo Duck Sauce (avec DJ Armand Van Helden), a partagé à Rolling Stone.
Pour être original, leur vidéo l’est. Ou non, en fait original n’est pas le mot, quand les organes génitaux sont remplacés par des visages, il faudrait plutôt opter pour déjanté, décalé, fêlé, marginal ou encore sous l’influence de…
L’implication des deux DJs qui se donne têtes et âmes au jeu, en interprétant les «visages d’entrejambes», ne peut être qu’appréciée. Une fois la première impression passée, la vidéo est hilarante, les gags efficaces. Les dernières scènes peuvent laisser perplexes, mais honnêtement elles répondent avec justesse, aux questions que l’on se posait, sans oser demander les réponses.
C B.