the-kills-blood-pressureThe Kills
Blood Pressures

Domino
Pays
Note : 7/10

Blood Pressures, le quatrième album du groupe The Kills tombe à pic, avec son rock imposant et assumé, pour affronter avril qui se déploie cette année tout en grisaille. Trois ans se sont écoulés depuis la sortie de Midnight Boom et son succès U.R.A Fever, mais la fièvre – c’est le cas de le dire – et la puissance sont intactes.

Avec leur dernier né, The Kills ne se réinvente pas, mais le projet musical semble avoir évolué de manière respectable. On reconnaît bien l’alliage propre aux Kills de soul et de rock puissant, admirablement exploité par le groupe, mais les morceaux proposés présentent une variété de registres jusqu’alors inédits pour la formation. Néanmoins, si l’album propose des moments d’une intensité parfaitement dosée, il faut apporter certains bémols au dénouement parfois cacophonique de certaines pièces. En effet, certains interludes de Blood Pressures sont surchargés; assez pour porter à passer volontairement outre ces quelques délires mélodiques.

Moment fort de l’album, Satellite, premier single ayant été rendu disponible, introduit l’atmosphère mi-glauque, mi-électrisante de Blood Pressures. Les chœurs superposés à la progression lente, mais bien appuyée du morceau attisent, histoire que l’oreille en exige davantage. Renchérissant ensuite à l’éclat de Satellite, Heart Is A Beating Drum et son rythme marqué de ricochets fidélisent indéniablement l’attention.

À leur tour, répit agréable au rock cinglant largement exploité, Wild Charms, ballade un peu soul, ainsi que la sensuelle DNA s’insèrent comme un souffle langoureux au sein de l’album. The Kills démontre ainsi avec brio leur capacité surprenante à marier de puissants rythmes à de douces complaintes mélodiques. Cette virtuosité dans l’emploi de la force tranquille représente à mon sens toute l’adresse des Kills, et il est fort déplorable qu’ils la négligent trop souvent au profit de passages instrumentaux trop agressifs. Heureusement, calmant la tempête en fin d’album, The Last Goodbye, beaucoup plus épurée que toutes les autres pièces, amène une note poignante qui apaise l’agacement.

En définitive, The Kills nous revient ce printemps avec un album en dents de scie; véritable transposition musicale, dirait-on, des fluctuations de la pression sanguine des musiciens enflammés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *