Alors que cette quarantaine commence à s’étirer tranquillement pas vite, Dave Chose a plutôt décidé de profiter de l’occasion pour nous offrir un nouveau simple, Poffes, magnifiquement mis en vidéo par Phil Beauséjour (regardez ça, c’pas pire pentoute!). Dans le cadre de cette nouvelle série d’entrevues de balcon, je me suis dit que ce serait une bonne occasion pour rencontrer l’homme derrière l’artiste. Comme on est quasi-voisins dans le magnifique quartier Centre-Sud, Dave m’a plutôt offert de se rendre sous mon balcon puisque c’est un peu bruyant devant chez lui selon ses dires.
L’idée me parait excellente et on décide de faire ça de même. On se donne donc rendez-vous pour 16h07, 13 minutes avant l’heure sacrée pour certains consommateurs de services essentiels #SQDC. Afin de le remercier pour son déplacement parce que c’est pas tous les jours qu’un artiste se déplace chez vous pour une entrevue, je lui prépare un petit paquet cadeau, tout à fait dans l’air du temps, afin qu’on puisse partager de quoi.
Après une sieste probablement plus que méritée, Dave Chose me rejoint sous mon balcon.
Nicolas: Le dernier repas que tu as mangé, c’était quoi?
Dave Chose: Oh…j’ai mangé une tranche de pain pas toastée avec de la margarine pis un Cup-A-Soup Kimchi. C’était pas… c’était correct. Honnêtement, je mange quand même souvent ça, je me fais pas tant à manger dans vie.
N: Ton état d’esprit en ce moment?
D: Ça dépend des jours, hier j’angoissais un peu. C’était la première fois que je me sentais pas full ben. C’parce que sinon on dirait ça change pas grand chose tant que ça dans mon train de vie. On dirait que c’est juste de ne plus avoir la possibilité. J’ai pu la possibilité de faire quequ’chose si ça m’tente de faire quequ’chose même si je le ferai pas nécessairement.
N: La dernière folie que l’isolement t’a fait faire?
D: Ouh, criss…j’ai jamais vraiment trippé là-dessus les affaires de filtres de faces. Là, j’suis complètement addict à ça. J’en envoie à tout l’monde! Ça n’a juste pas rapport. J’espère pas trop les tanner.
N: Comment tu trouves le timing pour le lancement de ton dernier simple Poffes?
D: C’était là que ça d’vait sortir. On s’est demandé si on le sortait pareil pis j’étais comme… c’est plus des b-sides, ça fait un an que ces chansons-là dorment sur un disque dur. Pis ça fait comme un an que je parlais à mon label… c’est un fond de tiroir que j’aimais full. Un fond de tiroir dont j’étais fier. Y’en a une qui est pas déprimante sur deux fait que ça valait la peine de les sortir.
N: La première personne que tu as hâte de serrer dans tes bras?
D: Oh my god! J’aime ça c’question-là. Je me souviens pu c’est quand la dernière fois qu’j’ai donné pis reçu un câlin. J’pense ça fait comme… possiblement deux semaines?! C’est long deux semaines quand même. J’ai hâte de faire un câlin à ma mère. Beaucoup.
N: La première chose que tu comptes faire quand la vie aura repris son cours normal?
D: Des shows! J’ai fuckin’ hâte de jouer man. J’ai vraiment hâte de jouer. Sinon, j’ai l’impression que j’sais pas, peut-être que ça va faire que j’vais m’trouver une nouvelle passion. J’vais peut-être me mettre à faire de l’escalade en extérieur ou j’vais peut-être commencer à jouer au soccer, faire de l’exercice.
N: Quelle est ta toune qui réconforterait le plus les gens en ce moment?
D: Hey my god, ça dépend quel genre de réconfort tu cherches. Si t’as besoin d’un réconfort agressif mettons, j’pense que la toune Que’que chose peut faire l’affaire.
Si mettons tu as envie de casser des affaires parce que tu as l’goût d’péter des trucs, j’pense que ça, ça peut faire l’affaire. Si t’as plus envie de pleurer, parce que ça aussi ça fait du bien j’trouve, peut-être Le Grand Départ.
C’est une toune de livreur de dépanneur fait que, j’sais pas… les dépanneurs sont pas fermés man! Moi j’pensais qu’ils allaient fermer, j’capotais man! J’étais comme: «Va falloir que j’m’achète un cartoon de cigarettes.». Une chance qu’il y a des clopes à l’épicerie. Faut pas que les déps ferment, c’est genre ma principale source de… j’achète tout là-bas. Dont les ramen, les clopes, la bière, les chips. J’ai mangé des bretzels aussi aujourd’hui.
N: L’album de quelqu’un d’autre que tu suggères pour passer au travers?
D: Ces temps-ci, j’ai écouté le dernier de Louis-Jean (Cormier) pis j’ai vraiment, vraiment, vraiment trippé. Pis sinon, c’est pas encore sorti, y’a des sessions lives de Larynx. C’est le projet d’Alexandre Larin, le chanteur de Rust Eden, pis man, honnêtement, moi, j’trouve ça fou fou fou fou fou, c’qui fait. Genre de mood Syd Barrett, un peu absurde, j’trouve ça débile.
N: Quand tout ça va être terminé, est-ce qu’il y a un artiste avec qui tu aurais envie de faire ton premier spectacle post-quarantaine?
D: Avec Larynx, clairement. D’ailleurs, j’pense que, vu que ma mère habite à cinq heures et demie de route, c’est peut-être à lui que j’vais faire un câlin le premier. Si ça lui tente bien sûr.
N: Merci pour ton temps. Pis, pour terminer, est-ce que tu pourrais nous enregistrer un petit message d’espoir?
D: Yes, ça va m’faire plaisir!