Alexander Ebert
Alexander

Vagrant
États-Unis
Note : 7,5/10

Au cœur d’un western spaghetti, le chanteur Alexander Ebert gagnerait à jouer le rôle du mystérieux cowboy solitaire. Loin de ses formations Ima Robot et Edward Sharpe & the Magnetic Zeros, l’Américain livre une performance sincère et attachante sur lui-même avec son premier album solo, Alexander.

Fanatique de hip-hop à ses débuts, le jeune Alexander Ebert est plutôt devenu une étoile émergente du punk-rock à la fin des années 90 dans la formation Ima Robot. Ses premières frasques font parler de lui comme étant une mimique de David Bowie et Iggy Pop (chose courante à l’époque). L’ascension au succès de Ima Robot s’est pourtant estompée peu après l’apparition du groupe dû aux problèmes de toxicomanie d’Ebert. Ce dernier remet alors sa carrière en question et il ne revient sur scène que quelques années plus tard dans la formation hippie Edward Sharpe & the Magnetic Zeros. Depuis, l’histoire d’amour entre la nouvelle troupe du chanteur et le public s’est faite en crescendo. Au sifflement de la chanson Home, le groupe a parcouru le monde dans une longue tournée pour le disque Up From Below, passant de groupe de bars bavards à tête d’affiche de festival.

Alexander Ebert commence la production de son disque solo durant la tournée d’Edward Sharpe en 2010. Il conçoit tous les aspects du disque, incluant l’interprétation de tous les instruments. Guitare, trompette, basse, claviers et chants sont des nombreuses cordes à l’arc musical figurant sur Alexander. Le morceau Remember Our Heart est l’exemple parfait de cette maîtrise de la chanson acquise au fil des ans par Ebert.

Malgré l’absence des neuf autres membres de son groupe hippie, l’influence musicale d’Edward Sharpe est présente tout au long de l’album. Folk et country se confrontent dans un ensemble amical et efficace. Bad Bad Love, probablement la meilleure pièce de l’album, n’aurait aucun mal à se placer entre les pièces 40 Day Dream et Home de l’album Up From Below d’Edward Sharpe. Le morceau utilise un rythme accrocheur ponctué par des chants en chœur. Les chansons du mélomane acoustique ne sont pas plus accrocheuses que celui de son groupe, mais elles égayent le sourire pendant plus de quarante minutes. L’éclat perdure même quand Ebert menace en chantant «You say you’re comin’ to crush my skull » sur la pièce Old Friend. Idéal pour une marche en solitaire, l’album d’Alexander Ebert a certainement été imaginé dans une promenade à cheval dans un quelconque désert américain.

Sur les dix morceaux offerts sur son disque, Alexander Ebert ne sort jamais de sa zone de confort. Comme quoi le chanteur préfère rester immobile dans un univers, dont il connait déjà tous les recoins. Il aurait pourtant été intéressant de voir les frontières musicales du territoire d’Alexander. Peut-être, nous réserve-t-il ces surprises pour le prochain album d’Edward Sharpe & the Magnetic Zeros.

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