Pour le deuxième soir des Francouvertes, il fallait être de bonne heure sur le piton pour avoir droit à une chaise. Je ne saurais dire lequel, mais un cégep de région avait certes investi les lieux. Retour sur les évènements.
Au moment où Isabelle Ouimet nous présente le jury, une place est vacante. En fait, pire! Le siège de Julien Boumard de la SOCAN est occupé par un quidam sans doute cégépien.
Heureusement, à l’appel de son nom, le principal intéressé réquisitionne son fauteuil prestigieux alors que le cégépien est démasqué. «J’étais inquiet», nous affirme Julien durant l’entracte. Fin du scandale.
Au balcon, le co-porte-parole Émile Bilodeau est aussi «dedans» que s’il était «dedans les Francouvertes» cette année.
L’autre co-porte-parole est toujours à Tulum.
Les «Ex» de la semaine ont participé à la 10e édition des Francouvertes. «Sont pas jeunes», que tout le monde se dit intérieurement. Les amis d’Alfa Rococo, de leur petit nom, nous disent travailler sur du nouveau matériel.
Ils nous replongent dans un passé qu’on n’imaginait pas nécessairement revisité de sitôt: taper des mains sur Météore, on pensait que c’était derrière nous.
Le duo nous raconte son dernier déménagement et COUP DE THÉÂTRE: leurs commentaires du public datant de 2006 furent retrouvés. Ils entreprennent de nous en lire quelques-uns:
«L’expérience de vieux routiers dans des corps de jeunes loups.»
«Drôle de coupe de cheveux.»
«Ça aurait était mieux si ça avait été du Blues.»
«Les écrits restent», avisent-ils.
Par la suite, «c’est une soirée de premières fois» pour Ariane Roy. «Un set de plus que deux tounes à Montréal», c’est big pour la jeune autrice-compositrice. Elle commence avec Sortir dehors, une chanson qui parle d’avoir hâte à l’été. On est avec toi, Ariane. C’est à ce moment qu’on réalise qu’on est assis au milieu du fan-club de l’artiste. Ça fait du bruit.
«Je devrais faire du jogging», avoue-t-elle, à bout de souffle après la première chanson. Y’a des bons rabais de printemps chez Énergie Cardio.
Alors que dans la première pièce, elle affirmait que le ciel était tombé sur sa tête, dans la deuxième pièce, il arrête de tomber: «le ciel ne tombe plus, il n’y a rien à craindre». COMME QUOI ÇA SE PEUT LES HISTOIRES QUI FINISSENT BIEN.
Elle nous offre entre autres Tu pars, une chanson inspirée du livre La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette. Elle chante de façon un peu didactique et on ne la sent pas toujours connectée sur son fil à émotions, mais elle offre en général de bonnes prouesses vocales, notamment sur la chanson Ta main.
Jeanne Gagné et Marie-Anne Tessier nous présentent leur duo MoKa. La première est la fille du monsieur de l’émission L’épicerie. On le sait parce qu’il est là pour donner le love parental:
Le duo a ambitionné sur les néons et l’ambiance FLORIDA, une passion pour elles. Les deux voix de chevauchent merveilleusement et le style marche.
La présence scénique est toutefois en fort déséquilibre, le manque d’assurance et la peur de tout étant palpables jusque dans le fond des toilettes du fond de la salle. Or, je ne pense pas qu’il en manque tant que ça pour que ça marche. Trois gouttes de maturité et deux gouttes de plaisir et on y sera.
L’aspect candide nous capte, mais il est vite rattrapé par le côté infantile. Aussi: moins d’explications du pourquoi du comment et plus de MUSIQUE. Le temps c’est précieux!
Bel hommage à Isabelle Boulay avec la chanson Saule qui drop «tel un saule inconsolable». Ça vient me chercher.
C’est le quatuor Aramis qui ferme la marche avec un décor digne du Centre des Sciences. Manque juste le prof de physique qui se fait dresser les cheveux sur le crâne.
Je serai honnête avec vous: je m’explique mal le fort désintérêt que j’ai pour le groupe. La foule qui s’époumone d’emblée comme si c’était Arcade Fire deux soirs seulement à Sherbrooke en 2010 (fallait être là) me dérange. Puis il y a un son (volontaire ou non) qui ressemble à un fort désagréable acouphène, qui se fait entendre durant toute la performance.
Dès la première pièce, les harmonies nous permettent d’affirmer qu’il serait possible d’en faire un groupe a capella. Ça se pourrait.
Les chansons sonnent comme du Half Moon Run en français avec trop de mots qu’on entend pas assez. Musicalement, ça se tient et les arrangements sont les plus étoffés de la soirée. Malheureusement rien ne me capte dans leur univers.
Palmarès des préliminaires des Francouvertes 2020 après le soir 2:
1- Ariane Roy
3- Aramis
5 – Mélodie Spear
6- MoKa
7-
8-
9-