par Raphaël Barsalo-Lacoursière
Fébrile et excité devant une foule plus nombreuse que prévu, au dire du chanteur et guitariste Nick Vallee, le groupe folk et indie Folly and The Hunter a su livrer la marchandise lors du lancement de son premier album Residents, le 5 mars dernier dans la petite salle du Il Motore. La troupe montréalaise en était à sa première performance en carrière.
À 23h15, Folly and The Hunter est monté sur scène, pour le plaisir d’un public qui assurément n’était présent que pour eux. Le public soudain silencieux et attentif, a même intimidé Nick Vallee au moment de ses remerciements d’ouverture. Le trio original de la formation composé de Nick Vallee, Laurie-Anne Torres (elle a déjà fait la première partie d’Amy Millan de Broken Social Scene), et Christopher Fox a performé avec deux nouveaux membres; un batteur et une bassiste, liés à Folly depuis à peine deux mois.
Échangeant leurs instruments d’un morceau à l’autre (guitare, piano, batterie, basse, violoncelle, harpe) dans une douce symbiose, Folly nous a donné un bon aperçu de sa façon de travailler en studio; compositions en équipe, essaies de différentes techniques musicales et passion pour les instruments.
Les jeunes musiciens ont su nous transmettre ce qu’ils avaient essayé de créer sur l’album Residents; des pièces empreintes de nostalgie naïve dans un style folk pop influencé par les noms les plus populaires du mouvement indie de notre époque, tels The National, Sufjan Stevens ou Sigür Ros.
Une performance par moments, maladroite, parfois un rien boiteuse, mais tout de même enthousiaste, agréable, surprenante. Il faut mentionner que tout au long de la prestation la voix de Nick Vallee, à mi-chemin entre Bon Iver et Chris Martin, a été à la hauteur de ce qu’on entend sur Residents.
Pour débuter la soirée, Folly s’est assuré de la participation de Brad Barr, membre du groupe acoustique The Barr Brothers, et de celle de Rae Spoon. Brad Barr, s’accompagnant lui-même à la guitare, a composé avec un public quelque peu bavard qui aurait gagné à être plus attentif. Utilisant la technique de la gypsy chord, il a réussi de belle façon à créer un mood acoustique ressenti, mettant la table pour la performance de Folly. Rea Spoon, quant à lui, nous a réservé quelques-unes des pièces de son album, Love is a Hunter, telles que We Can’t Be Lovers et Love Is a Hunter, pour nous donner un bon aperçu de son style indie/pop, dans la ligné des Beach Fossils et Warpaint.
Les moments forts du lancement ont été les pièces Old Friend et Révolution Drums avec Brad Barr à la slide guitar. Un lancement sans prétention offert par des musiciens polyvalents qui visiblement ont plusieurs années de compositions inspirées devant eux.