Lykke-Li-Wounded-RhymesLykke Li
Wounded Rhymes

LL Recordings
Suède
Note : 8/10

La chanteuse suédoise Lykke Li avait offert sur un plateau d’argent en 2008 Youth Novels, une coquette pop stylée, rassasiant les gourmands de voix féminines sur fond d’électro-pop. Wounded Rhymes, le second album de Lykke Li, ne portait en lui aucune promesse. On s’attendait à des rythmes sucrés à la Little Bit et I’m Good I’m Gone, mais c’est plutôt une pop rétro réinventée et tout à fait délicieuse qui nous arrive tout droit de Suède. Enregistré avec Bjorn Yttling, du groupe Peter, Bjorn & John, le disque possède une saveur assumée de pop britannique, mais est savamment coloré d’arrangements électros fignolés à l’américaine. Les textes connaissent également une ascension importante, marquée d’influences de rock européen des 80’s.

Percussion. Voilà le mot d’ordre de la belle Suédoise qui a choisi de mêler, dans son nouvel opus, les rythmes tribaux aux xylophones. Que ce soit par la dominance des tambours dans Jerome ou par la pièce Youth Knows No Pain où les rythmiques tambourinées s’entremêlent à un son faisant ressortir le crooner en elle, Lykke Li est définitivement passée à une autre étape de son cheminement musical.

Seul bémol à cette fraîcheur émergeant gentiment dans notre hiver trop long : deux pièces un peu banales qui nous ramènent au style utilisé par la chanteuse lors de sa collaboration à la trame sonore de New Moon, avec la très douloureuse Possibility. Sadness Is a Blessing et I Know Places, voilà le creux de la vague dans cette nouvelle parution de Lykke Li. La première ramène tristement les clichés de la jeune fille blessée par le vilain amoureux alors que la seconde est une pièce d’un commun désarmant,  qui aurait très bien pu être l’un des hits de Youth Novels.

La musique pop ayant animé son précédent disque s’est ici endurci, flirtant avec des sonorités plus rock qu’on ne lui connaissait pas et en charmant par les arrangements savamment maniés par Yttling. Avec l’utilisation du likimbé, un xylophone africain qui rythme de façon exceptionnelle l’entraînante I Follow Rivers ainsi qu’avec la guitare barytone sur un rythme électro dans la sinistre chanson Get Some, on peut affirmer que l’apport de Bjorn Yttling est marquant et influence tout à fait positivement le style de Lykke Li. Les textes sont plus intéressants, plus lugubres, ce qui transforme des pièces qui pourraient devenir kitch en des témoignages lucides et pertinents sur les relations sentimentales.

Un vent de fraîcheur printanier, des tambours et une voix qui est restée grandiose sur une musique et des paroles plus travaillées qu’avant. C’est ce à quoi Montréal aura droit. Lykke Li brillera effectivement sur la scène du Métropolis le 21 mai prochain. Hâtez-vous!

Une réponse

  1. Quelle bonne surprise! J’avais beaucoup aimé son premier album qui contenait une flopée de tubes mais je n’étais pas rassuré par l’arrivée de son second disque.
    De sa part je trouvais Get Some assez faiblard comme single et la surcharge de percussions me faisait craindre le pire comme si elle voulais cacher la faiblesse de ses compositions par des artifices grossiers…
    Et puis non, Wounded Rhymes passe sans encombre le test du parfois difficile second album. C’est gorgé de belles mélodies et de bonnes idées avec des refrains qui font mouche à chaque fois. Là où je ne suis pas d’accord c’est sur le ventre mou du disque, j’ai beaucoup aimé les deux chansons que tu cites. Je ne suis pas un grand fan de Unrequited Love mais qui est bien rattrapé par la suite avec Get some qui malgré ses défauts reste une chanson bien rythmée. Bref c’est du tout bon même si c’est dans son ensemble que les chansons de Lykke Li fonctionnent le mieux, à part ça perd un peu de sa beauté bizarrement…

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