Selon le finaliste Alex Burger, ça prend du body surfing et une salle sold outpour donner un bon show.S’il n’y a eu ni l’un ni l’autre au Lion d’Or mercredi, le public n’a certainement pas été déçu par les performances éclatées de CE7TE LIFE, Alex Burger et Poulin.
Pour la dernière soirée de la demi-finale des 23esFrancouvertes, c’est la candidate de la 21e édition Mélanie Venditti qui annonce le début de la fin lors d’une performance parfois maladroite. «Je suis pas parfaite», s’excuse-t-elle après avoir présenté des nouvelles et moins nouvelles compositions à l’aide de sa guitare, de son violon et de sa loop pedal.
Toujours accompagnés par leur fidèle trio de danseurs, les rappeurs David Campana et Shotto Guapo ainsi que le producteur Major transforment la scène en «Place CE7TE LIFE» en y disposant notamment un banc de parc, une borne-fontaine et un lampadaire (qui a malencontreusement éclaté en milieu de performance).
Tout comme lors des préliminaires, une enfant – qui semble être proche du groupe – vole la vedette à CE7TE LIFE en passant la majorité du set à se déhancher du haut des marches menant à la scène, soutirant quelques cris et applaudissements à la foule.
Malgré sa veste pare-balle protectrice, Shotto Guapo n’a pas su éviter à son groupe le coup de la fin.
C’est ensuite à Alex Burger d’impressionner le Lion d’Or aux côtés de ses solides musiciens; Eliott Durocher (guitare), Mandela Coupal (batterie) et David Marchand (basse). «Le bassiste, c’est le gars de zouz», chuchote Kirouac, assis dans la salle, alors que la bande réchauffe ses instruments.
«Je m’entraîne pas», précise Burger en retirant sa veste pour laisser paraître ses humbles biceps sous un t-shirt blanc. Alternant entre des pièces de son dernier EP, À’ment donné, et des inédites plus saturées, l’auteur-compositeur-interprète séduit par son attitude décontractée et son exécution impeccable. Après un solo de batterie rappelant une scène mythique dans Whiplash, le jury et le public s’entendent pour envoyer le quatuor en finale.
«Hey lui aussi, c’est le gars de zouz», remarque Kirouac, devant une Poulin au regard perçant. Avec Étienne Dupré (zouz) à la basse et Thomas Sauvé-Lafrance à la batterie, la chanteuse et guitariste n’hésite pas à s’autoproclamer «la mieux accompagnée» de la soirée.
Après avoir passé près de la moitié de son set étendue sur les planches du Lion d’Or, la Saguenéenne d’origine conclut sa prestation en rendant hommage à un défunt ami, invitant ses proches à la rejoindre sur scène. Offrant cinq pièces à paraître sur son premier album, l’artiste quête des fonds aux Francouvertes: «Donnez-moi des bourses, criss, que je fasse de la pub!»
Son souhait est exaucé plus tard lors de la remise de prix parmi les participants de la 23eédition. Raflant cinq prix représentant des bourses, de l’accompagnement et des spectacles, Poulin suit de près O.G.B et P’tit Belliveau (présent par les voies magiques de Facetime), qui ont été les plus récompensés de la soirée, se voyant remettre sept prix chacun.
C’est donc Alex Burger et son rock intermittent, P’tit Belliveau et Les Grosses Coques et leur country irrésistible ainsi qu’O.G.B et son jazz rythmé qui se disputeront le titre de lauréat des Francouvertes 2019, lors d’une finale des plus hétéroclites qui aura lieu le 6 mai prochain, au Club Soda.