Dans le cadre de la série Révèle la relève des Francouvertes, le laboratoire créatif LUNES se tenant habituellement au Quai des Brumes une fois par mois a déménagé le temps d’une soirée dans Hochelaga.
Jumelant des artistes émergentes et des artistes plus établies, LUNES donne lieu à des rencontres musicales inédites entre des femmes et des personnes non-binaires issues de milieux et de disciplines variés.
Un public homogène de femmes et d’hommes de tous les âges s’est réuni à la Maison de la culture Maisonneuve hier soir pour voir la magie se produire. Six duos de chanteuses ont présenté chacun trois chansons : une oeuvre de chaque artiste, ainsi qu’une reprise de leur choix. Le spectacle a également été ponctué de lectures de la part d’Ève Landry et de Lily Pinsonneault.
C’est Mélanie Venditti et Catherine Leduc qui ouvrent la soirée avec la chanson La fin ou le début de cette dernière. «C’est beau de pouvoir faire ça entre femmes!», s’exclame-t-elle entre deux chansons. «Nous, les femmes, on a moins d’égo, renchérit Mélanie Venditti, mais ça veut aussi dire qu’on a moins confiance en nous.»
Catherine Durand et Kyra Shaughnessy montent ensuite sur scène. La guitare électrique a été troquée pour la guitare acoustique et le ukulélé a remplacé le violon. Chaque duo ne se connaissait pas avant de collaborer pour LUNES.
Kyra Shaughnessy a même expressément appris à jouer du ukulélé afin d’accompagner Catherine Durand. «C’est important de prendre le temps de les écouter, souligne la chanteuse par rapport aux autres femmes présentes sur scène. On ne peut jamais aller à leurs shows, parce qu’on en a un le même soir».
Avec un différent éclairage et un changement d’instruments, le public est transporté à nouveau dans un autre univers. Lorsque le tour de Fanny Bloom et Laurence-Anne arrive, les teintes de violet envahissent la salle. Elles sont d’ailleurs toutes les deux vêtues de mauve. «On s’est donné une thématique vestimentaire ce soir!», lance Fanny Bloom. La chimie est particulièrement palpable entre les artistes qui s’échangent des regards et des sourires complices.
Après un court entracte, Marie-Pierre Arthur et Marie-Claudel font hocher plusieurs têtes dans le public. «C’est difficile de trouver un cover qu’on sait jouer toutes les deux», explique Marie-Pierre Arthur. Bizarrement, le binôme a une chose en commun: «une vieille chanson de Jim Corcoran».
Les reprises sont le clou de chaque numéro. Spécialement lorsque Maude Audet et Kayiri interprètent Blanche comme neige, une chanson du terroir qui parle de mariage forcé. Laura Sauvage et Poulin terminent la soirée en beauté en reprenant Pendant que les champs brûlent de Niagara devant une foule enthousiaste.
Bien que le temps de scène de chaque duo passe beaucoup trop rapidement, le talent de chaque artiste est mis de l’avant à tous les coups. Avec LUNES, le public a la chance de découvrir ou de redécouvrir différentes femmes musiciennes. Chacune n’a rien à envier à personne.