Dans un Théâtre Corona juste assez plein, Matt Holubowski et ses six musiciens ont assouvi les attentes des amateurs de délicatesse, de cordes et de silence, vendredi soir.
Devant un décor simple sur fond de rideau noir, Holubowski a alterné toute la soirée entre clavier et guitares, toujours accompagné par ses impressionnantes cordes vocales. Entouré de musiciens et musiciennes maniant violon, alto, violoncelle, contrebasse, synthétiseur, basse et de nombreuses guitares sèches et électriques, l’auteur-compositeur-interprète en a mis plein la vue (et les oreilles) pour le dernier spectacle de sa tournée.
La soirée s’est déroulée dans une ambiance décontractée et légère, si bien que Jason Bajada a dû googler ses propres paroles avant de clore la première partie avec sa nouvelle composition Worry Bout’ You.
Parmi des couples qui tanguaient et des mélomanes aux yeux fermés, j’ai senti les poils se dresser sur mes bras au fil du spectacle, devant des arrangements saisissants. En plus d’interpréter presque tous les morceaux de son album Solitudes, Matt Holubowski a présenté deux nouvelles pièces, dont la mélancolique Dark Meadows. «Elle est déprimante, comme toutes mes chansons», a averti le chanteur, ce qui n’a pas empêché la foule de vibrer au rythme du nouveau son.
Jason Bajada et Aliocha se sont également joints à Matt et son sextuor, le temps d’une interprétation désinvolte de Over My Shoulder, co-écrite par les trois artistes complices.
Si la soirée s’est amorcée sur une pièce classique de Stravinsky, elle s’est conclue sur une finale abrasive à travers une version punk de la chanson King, au grand plaisir de la foule obnubilée et jusqu’alors plutôt silencieuse.
Pour avoir assisté à beaucoup de concerts hip-hop récemment, j’avais oublié ce que c’était de pourvoir circuler confortablement dans une foule sans craindre d’être avalée par un mosh pit ou écrasée entre deux amateurs de rap suintants. À refaire.