Du métal, de la bouffe végane, un magicien en bobettes et du foin, y’a rien qu’au DesBouleaux Fest qu’on peut retrouver tout ça. Retour sur la 8e édition du meilleur festival des Laurentides!
C’est un peu hangover et sans crème solaire que je me pointe à Saint-Augustin, samedi matin. Le soleil plombe et je n’ai visiblement pas appris de mes erreurs de la dernière fois: je m’enligne encore pour me transformer en méchoui vivant.
Il n’est que 11h du matin et les shows ne commencent que dans une trentaine de minutes.
Ça se remplit peu à peu alors que L’affaire Pélican donne le coup d’envoi à cette journée de métal et de punk. Le groupe francophone, originaire de la région, fait plutôt dans le skater punk, avec des petites touches de emo. Comptant sur un drummer de remplacement, alors que le leur est dans un mariage clairement moins nice que le DesBouleaux, le groupe fait tout de même bien et nous livre une prestation courte, mais bien remplie en énergie.
On passe ensuite au hardcore avec la jeune formation de Québec Peer Pressure. Le groupe, qui a lancé son premier EP Inside Out il n’y a que trois semaines est tout de même étonnamment solide. La chanteuse, Victoria Mladenovski, pourrait difficilement être plus solide et les riffs plus lourds. On pressent un bel avenir pour les nouveaux représentants de la Capitale, toujours aussi friande de métal.
Bon, faut le dire, l’ordre des présentations de l’avant-midi est un peu confus et saute parfois du coq à l’âne. Après du skater punk et du harcore violent, on s’en va vers du pop-punk west coast. C’est la formation Emborne Drive et son chanteur à chandail aux motifs hippies qui viennent se produire. Ils ont de l’énergie et occupent bien le stage, mais leur musique tient quelque peu de l’entendu et devient malheureusement rapidement répétitive. Il manque un peu de solos ou d’interludes plus instrumentaux pour bien varier la prestation, qui reste tout de même bien sympathique en ce début de journée.
On s’en retourne maintenant vers le hardcore avec le quatuor montréalais Dirt Cannon, habillé bien preppy pour l’occasion. Faisant dans un punk assez mélodique, le groupe se donne à fond, nous présentant plusieurs extraits de son EP What Eats You, lancé en juin dernier sur l’étiquette Slam Disques. Le band restera l’un de mes highlights de cette journée écourtée.
La formation suivante détonne. Il s’agit du groupe Guidestones, qui se présente sur scène avec des bongos. C’est que le quintette fait dans le rock assez indie merci, avec un son rétro un peu brumeux et légèrement crunchy. Sans être mauvais, je me questionne tout de même un peu sur la pertinence de ce booking, surtout entre des bands comme Dirt Cannon et Sudden Waves, qui arrachent tout sur leur passage. Le groupe est bien calme et un peu plus radio-friendly que la moyenne, ce qui me pousse à en profiter pour aller m’acheter des roteux au profit de la Maison des jeunes locale. De la belle musique pour un beau geste, genre.
Dernière formation de ce premier droit de la journée: Sudden Waves! Le super-groupe montréalais est formé de membres issus de plusieurs formations hardcore et métal d’un peu partout dans la province et a moins d’un an d’existence, mais sait déjà bien faire parler de lui. Si on y reconnaît facilement des membres de d’autres groupes de la journée, la formation accueille également comme invités la chanteuse de Peer Pressure pour voler la vedette sur sa première chanson. Le reste du show se passera sous le thème des ballons de plage, alors que le band en pitche une bonne dizaine dans le public qui mus consciencieusement tout en se faisant aller la manchette. Le contraste est bien drôle et apprécié des festivaliers.
L’une des particularités du DesBouleaux Fest, c’est de présenter chaque année un solide volet humour. Animé comme toujours par Frank Grenier, le gala d’une heure accueillait cette année Samuel Tétreault et son regrettable pari, Francis Rivest, qui faisait son premier show en carrière, Jer Allain, le nouveau Mike Ward, et les Pic-Bois, dont le magicien pervers était particulièrement à propos devant plein d’enfants et de jeunes familles. Son conseil d’aller les parker dans les jeux gonflables en attendant que ça passe ne sera pas suivi, mais restera une bonne idée.
Le volet musical reprend ensuite son cours, après une avalanche de jokes trash, avec Barrasso. La formation montréalaise en est à son deuxième show de la fin de semaine, après son lancement jeudi soir dernier. Le groupe en profite justement pour présenter majoritairement des pièces tirées de Collada, encore visiblement peu connu du public, mais avec un aplomb qui compense largement. Le groupe punk-rock sait en effet bien maîtriser son public à chacune de ses performances et celle-ci ne fera pas exception!
Mon dernier show de la journée sera celui du duo Oktoplut. Je dois rentrer à Montréal tôt en soirée et disons que le service de transport collectif par taxi de la région est pas ce qu’il y a de plus user-friendly pour les néophytes et je me prends donc bien à l’avance. Reste que je partirai sur une bonne note: le groupe montréalais décide d’ajouter encore plus d’humour à ses interventions qu’à l’habitude, question de rivaliser avec les cinq humoristes de passage, en plus de rocker toutes ses tounes comme à l’habitude. Disons que leur dernier album, Le démon normal, est définitivement un crowd pleaser en partant, avec des riffs simples et efficaces, et que les résultats sont souvent très bons.
Et c’est là-dessus que je quitte la belle région de Saint-Augustin-de-Mirabel, chargé de début d’acouphène et d’un coup de soleil quasi-record, mais avec ben des regrets de manquer Boundaries, dont le show «a tout pété», si je me fie au témoignage de Michaël Henripin. Le DesBouleaux Fest est toujours un beau festival, accueillant autant pour les gens de l’extérieur que pour les jeunes familles de la région, et ce n’est pas surprenant que les artistes semblent toujours avoir du fun à y performer.