C’était le troisième soir des préliminaires aux Francouvertes, hier et, comme d’habitude, on a bravé le monday mood pour vous rapporter les faits véritables en lien avec la soirée. Pas de fake news icitte. Retour sur une soirée de poésie, de gens très contents et de gens très tristes.
Comme chaque semaine Isabelle Ouimet commence d’abord par inviter gentiment la foule à éviter les indisciplines dans le formulaire de vote. «Il faut être responsable et adulte et choisir un nombre entier», dit-elle aux friands de nombres fractionnés.
Avec un premier album à venir cet automne chez Bonsound, Les Louanges est l’ex de la semaine. Il entame les festivités avec sa chanson Le mercure.
Le public s’élance dans une vague d’applaudissements aux trois quarts de la toune. Des non-initiés. «Normalement il y a une passe de drum. Je vous en tiens pas rigueur», assure le seul artiste à ne pas être jugé ce soir.
«Ça fait même pas un an que je suis passé donc je ne me considère pas comme un ex. Peut-être que je suis juste dans un hiatus. J’ai pas encore reparlé à la fille… Lydia», dit-il pour amuser la foule.
Il enchaîne avec Les rendez-vous manqués de Babylone. «Le deal, c’est que je vous fasse des nouvelles chansons. Elle va s’appeler La nuit est une panthère», poursuit-il avant de s’exécuter.
Il nous propose une dernière chanson, Pitou. Il s’agit d’une chanson dont vous êtes le héros, car il nous explique que si on veut que ça ait plus de groove, on a juste à claquer des doigts nous-mêmes. Faut tout faire icitte.
Puis c’est au tour de Mathieu Bérubé de s’approprier la scène. Je recueille quelques commentaires anonymes destinés à autrui en me promenant dans la salle:
«Sont pas mal bons, eux autres.»
«Donc lui, il fait Les Francouvertes année après année?»
«Je ne sais pas si cette moustache n’est qu’une passe…»
Les transitions sont travaillées, l’habillage musical impeccable. Mélanie Venditti joue du thérémine, me rappelant instantanément le film Les aimants. La poésie de Bérubé explore des sentiers non-pavés. Il s’amuse des mots avec finesse. La prestance d’Émile Nelligan, mais en vie.
J’applaudis avec énergie Sainte-Cécile, la chanson tendre de son set, qui parle de la sainte patronne des musiciens. Puis, je remarque que, de tous les candidats, Mathieu est le seul à posséder des souliers propres.
Durant toute la performance de Mathieu, ce jeune couple, piqué par le printemps hâtif, danse un slow cochon dans le coin de la pièce.
Avant que la perfo se termine, je trouve dans la salle le fils illégitime de Mathieu (cheveux identiques, right?), venu voter:
Puis, c’est au tour de Lou-Adriane Cassidy d’affronter les juges.
Lou-Adriane nous offre des chansons telles que Il pleut et La petite mort. Des chansons qui parlent du fun qu’elle a eu durant son dernier voyage dans le sud.
Plus sérieusement, on remarque sa grande sensibilité d’interprète à travers des chansons qui parlent de pluie et de mort intérieure. Si jeune et si désabusée. On s’inquiète pour sa crise de la trentaine.
La cohésion du groupe est certaine, Simon Pedneault étant toujours un bon choix quand vient le temps de s’entourer. Sinon, on réalise que Cédric Martel vient de faire deux sets de suite à la basse, étant également du band de Bérubé. Cette garde partagée de bassiste peut-elle être aussi fructueuse que la garde partagée de Marilou et Alex? À suivre.
Sinon, le couple qui se touchait dans le coin de la salle pendant la perfo de Bérubé est désormais en crise, la fille étant seule près de la scène, alors que son concubin est accoté au bar. On suit la situation de près.
Finalement, Valse Fréquence s’empare de la scène pour la dernière prestation de la soirée. Le trio est composé d’un drummeur-chanteur, d’une guitariste et d’un bassiste.
Outre les textes assez niveau 1, le groupe s’avère énormément énergique, d’autant plus que toute l’assistance semble provenir de son cégep.
On découvre deux tendances fortes au sein de la formation: une propension à envoyer balader les baguettes de drum un peu partout, notamment en les lançant dans la foule pour un effet de mise en scène; et un témoignage de joie jamais égalé, celui du bassiste que l’on surnommera ad vitam aeternam «L’homme le plus content au monde».
Le drummeur, n’en ayant pas assez d’envoyer promener ses baguettes, termine le set en lançant son banc. Très rock.
En ce qui a trait au jeune couple au coin de la salle, l’homme s’approche de la femme au moment où rien ne va plus dans la tornade d’objets lancés sur scène. Selon nous, il a inévitablement été envahi par la joie inébranlable du bassiste content. Quoi d’autre?
On est ben déçus du résultat de la soirée quand on constate la position de Bérubé que nous aurions préférée plus haute dans le palmarès. Ceci nous rend extrêmement mélancoliques.
Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j’ai, que j’ai.
Palmarès des préliminaires des Francouvertes 2018 après le soir 3:
1- LaF
2- zouz
4- Jay Scott & Smitty Bacalley
9- Of Course
Le party se poursuit la semaine prochaine avec Mort Rose, Laura Lefebvre et Julien Déry. Lundi 20h au Lion d’Or.
Vous devez être un très grand fan de Beau Domage et Richard Ségiun. Bérubé est ennuyeux et un mauvais chanteur, Cassidy tipiquement québécoise (Les Soeurs Boulay 2.0) et sans originalité. Valse est venu aux plus grandes acclamations de la foule mais vous ne mentionnez pas cela, n’est-ce pas? Ils étaient de loin le meilleur groupe où la soirée. Les 2 show était assez ennuyeuse jusqu’à ce point. Mais je comprends d’être d’ici ton goût de la musique est assez limité. La seule chose que tu puisses faire, c’est de te moquer d’eux. Je pense que ton goût est plutôt premier niveau.
D’abord, je suis une femme, donc, oui je suis UNE bonne fan de Richard Séguin, mais vous pouvez vous adresser à moi au féminin. Beau Dommage et Séguin sont, en effet, des monuments. En ce qui a trait à sortir du moule, comme vous semblez ennuyé par Bérubé et Cassidy, je vous dirais qu’il est bien de sortir du carcan, oui, mais de la bonne façon. Ce n’est pas tout ce qui est original qui est bien fait. Y aller d’un rock progressif, oui, mais pas au détriment de la cohérence. Au plaisir!
On aimerait tout simplement souligner qu’on ressent une certaine responsabilité d’intervenir par rapport au commentaire laissé plus haut par une personne anonyme. Il ya toujours moyen de s’exprimer/de donner son opinion tout en restant pertinant, constructif et, surtout, respectueux.
J’aimerais tout simplement souligner que j’apprécie particulièrement la chicane. le band.
Feu à volonté défend la relève musicale depuis plus d’un bail déjà. Si on ne comprend pas la saveur humoristique de ses articles, vaut mieux garder un certain type de commentaire inutile pour les poubelles de l’internet. Tous ont offert une excellente performance à l’ère de l’amour au temps des concours. Il me semble qu’il n’y a point de bonheur dans la haine.