Casino de Montréal
Fiesta latine
Étienne Drapeau
Voici trois regroupements de mots qui ne vont pas nécessairement de pair pour un lancement d’album. Et bien, Étienne Drapeau a osé s’ajouter aux deux premiers afin de dévoiler son septième album en carrière et le premier en espagnol.
Par Mathieu Aubry et Marielle Normandin Pageau
Vous ne vous souvenez plus de lui? Pourtant, sept de ses chansons ont été numéro 1 sur les ondes des radios québécoises durant sa carrière, dont son succès Les femmes que j’ai aimées qui devient Las mujeres que amé sur son album Fiesta. Feu à volonté a donc décidé de se déplacer au Casino de Montréal afin de (re)découvrir Étienne Drapeau. Pour ça pis pour la chance de gagner 80$ au blackjack.
Entre Las mujeres que amé et Dime que si, une autre de ses propres chansons qu’il a traduite, il nous raconte qu’il a eu le béguin pour l’espagnol, il y cinq ans, au moment où il tournait un vidéoclip dans le petit village de Rio San Juan en République Dominicaine. Est-ce que ce coup de foudre est le fruit d’une femme fatale ou plutôt la découverte d’un tout-inclus peu dispendieux? On n’en a aucune maudite idée, mais c’est à ce moment qu’il serait tombé «littéralement, follement, éperdument amoureux de la langue, de la musique, de la culture et de la danse latine», selon ses dires. Ce n’est pas peu dire.
Nous, on pratique notre espagnol une fois par année lorsque notre amie de Boisbriand un peu trop cocktail veut absolument aller au 3 Amigos s’enfiler 3-4 Margaritas trop sucrées afin de célébrer sa fête une semaine et demie après qu’elle soit passée.
Dans tous les cas, Étienne Drapeau maîtrise l’espagnol mieux que nous.
Armés de vodka canneberge (le drink le moins latin qui existe), nous observons la foule majoritairement féminine qui semble être peuplée d’adeptes de Rouge FM plutôt que de fans de CISM 89,3 FM et de leurs maudits Dead Obies.
Mais cette foule est surtout caractérisée par son mutisme, faute d’avoir ingurgité un souper. Il n’est que 18h04 lorsqu’Étienne entre sur scène. Tous les moyens sont efficaces afin d’éviter que ses admiratrices restent prises dans le trafic en quittant l’Île de Montréal.
Sur place, quelle ne fut pas notre surprise de voir dans la foule Éric Caouette, la moitié des 2Frères, mais surtout la double médaillée olympique en plongeon Roseline Filion. Décidément, les Jeux olympiques sont partout.
Tout au long de la très courte prestation de six chansons, nous nous demandons si les bongos du percussionniste sont réellement branchés. Ses mouvements n’ont rien à voir avec le son dans la salle. Le doute planera tout au long de la soirée, mais après tout, on est venus au Casino pour entendre chanter Étienne Drapeau dans la langue de Cerventes. Pour ça pis pour la chance de gagner 80$ au blackjack.
Alors que nos deux voisines de tables légèrement éméchées par leur bouteille de vin blanc nous aveuglent avec la lumière du Facebook live qu’elles filment, les spectateurs et spectatrices au fond de la salle se déhanchent plutôt bien.
Parmi les six pièces qu’il jouera, Étienne Drapeau reprendra le succès planétaire Bailando d’Enrique Iglesias, mais surtout Cásate conmigo de Silvestre Dangond. Cette dernière nous a redonné le goût de boire des Casal Domingo, ces petites boissons à 0,5% qu’on calait sur la Rive-Sud à 11 ans en espérant se saouler pour une première fois.
Malheureusement, Étienne Drapeau a eu la mauvaise idée de jouer Despacito en conclusion de soirée. En plus d’avoir osé l’intégrer à son album. Malgré cet impair, nous avons tout de même le goût d’acheter des billets pour ses deux représentations au Casino les 10 et 17 mars dans l’unique but d’entendre la reprise de La Copa de la Vida, de Ricky Martin. On l’aime beaucoup Ricky Martin chez Feu à volonté.
En quittant ce lieu de vice, nous remarquons que le stationnement souterrain sent autant le cannabis qu’au moment de notre arrivée deux heures plus tôt. Ça pis le fait qu’on n’a pas réussi à gagner 80$ au blackjack.