Bend Everything, c’est le nom du deuxième album complet du groupe montréalais Technical Kidman. La formation, qui produit une musique électro à saveur presque punk, a toujours exploré le son et ses différentes dimensions grâce à l’échantillonnage, ou au sampling en bon français, mais il s’avance encore plus loin avec cette nouvelle parution.
Les membres du groupe revisitent en effet leur propre matériel en refaçonnant les pièces de Something Stranger on the Horizon, leur opus précédent paru en 2016. Le procédé intrigue et nous avons rencontré Mathieu Arsenault, l’une des têtes pensantes du groupe, afin de discuter de sa démarche.
Vous avez essayé une nouvelle façon de travailler sur ce nouvel album. En quoi consiste-t-elle exactement?
Depuis le premier album, on explore pas mal l’idée du potentiel de transformation à travers l’échantillonnage. On essayait sur Something Stranger d’explorer nos souvenirs, et étonnamment, on s’est rendu compte que ce dont on se souvenait le plus de notre enfance, ce sont les pubs. Et on trouvait dommage de constater qu’on avait un rapport affectif bizarre à une affaire aussi plate que ça. (Rires) Mais au moins, ça nous a motivés à explorer notre idée de potentiel de transformation. Sur Bend Everything, on a plutôt décidé de retourner ça contre nous. On voulait essayer d’explorer notre propre son et faire des expériences de l’intérieur, au lieu d’aller revisiter des choses un peu plus impersonnelles ou loin de nous.
C’est aussi un album où vous êtes revenus au son un peu plus violent du début de votre carrière. La réception ressemble à quoi?
Ça va assez bien. Y’a eu pas mal de bonnes critiques qui sont parues dans les deux ou trois dernières semaines donc on est bien contents. Mais c’est effectivement un album qu’on voulait un peu plus dramatique, plus cru, plus agressif et ça s’est remarqué. Je crois qu’on était plus fâchés, et que ça nous est venu naturellement en fait.
Vous étiez réellement plus fâchés?
(Rires) Je pense que c’est plus un mood. On a écrit l’album en 2016, qui reste une année assez sombre et tumultueuse, avec l’élection de Trump ou l’escalade de la guerre en Syrie, pour ne nommer que ça. Alors ce mood-là, on s’en est imprégnés et ça s’est reflété sur l’album. Mais il y a aussi l’influence du spectacle Youngness de Projet Hybris, pour lequel on a composé à peu près la moitié des chansons.
C’était quoi, ce spectacle ?
C’était un spectacle présenté au festival OffTA en 2016. Les producteurs nous avaient approchés pour qu’on s’occupe de la musique, parce que ça parlait du potentiel de l’énergie révolutionnaire de la jeunesse. Ça traitait de la transformation de cette énergie-là à mesure qu’on vieillit et je pense que l’idée de revisiter nos propres tounes vient de là. Le fit se faisait assez bien avec notre idée du potentiel de transformation du son et de tout ça. C’était un assez bon mariage. Ça nous a pas mal aidés dans notre démarche en tout cas.
Finalement, c’est quoi la suite des choses pour Technical Kidman? Où peut-on vous voir en spectacle?
Pas grand-chose de prévu pour le moment! (Rires) On a un hiver assez calme devant nous, donc je peux difficilement en parler.
Si vous avez tout de même envie d’en savoir plus sur Technical Kidman et de rester à l’affût des prochains shows du band, nous vous invitons à aller visiter sa page Facebook.