Deerhoof
Deerhoof vs Evil
Polyvinyl
États-Unis
Note : 8/10
C’est bien de pouvoir enfin se prononcer sur ce dixième album du quatuor indie naïf et expérimental de San Francisco. Naïf étant le descriptif le plus important ici! Deerhoof Vs Evil est finalement disponible dans son entité, lui, qui était offert gratuitement et au compte-gouttes sur le site officiel du groupe depuis quelques semaines. Ce nouvel essai marque bien sûr le retour du groupe sur album après les excellents Friend Opportunity (Kill Rock Stars, 2007) et Offend Maggie (Kill Rock Stars, 2008).
Bonne nouvelle pour les fans du groupe, la formation semble avoir pris un malin plaisir à créer l’album en studio. Chacune des écoutes nous permet de découvrir de nouveaux éléments qui auraient pu nous échapper à l’écoute précédente. Le choix des instruments est parfois surprenant (clavecin, guitare gypsy…) et les travaux au niveau des effets stéréo obligent l’auditeur à être continuellement réceptif afin de ne rien manquer. Il faut aussi souligner la proximité des instruments qui nous donnent l’impression d’être en studio avec le groupe durant l’enregistrement. En ce qui concerne le jeu collectif des musiciens, ils continuent de peaufiner cette cohésion qui semble s’accentuer avec chaque nouvelle parution. Un peu comme Jamie Thompson à l’époque de The Unicorns, Greg Saunier mise sur un jeu quelque peu décousu derrière sa batterie et la voix de Satomi Matsuzaki se prête aussi bien aux compositions chargées du groupe qu’à celles plus intimistes et acoustiques.
L’album débute sur des airs de jazz fusion avec Qui Dorm, Només Somia. Pour un bref instant, on s’imagine devant un groupe hommage à Frank Zappa et son Mothers of Invention. La pièce qui suit, Behold A Marvel In The Darkness, nous laisse espérer un retour de Pizzicato Five et les claviers sur Super Duper Resue Heads! peuvent nous donner envie de ressortir les premiers albums de Stereolab. Le genre d’album que l’on aurait aimé que Cornelius nous offre après le très éclectique Fantasma (Matador, 1997).
À écouter sur un bon stéréo ou avec de bons écouteurs. Souhaitons un arrêt futur à Montréal… Dans le même registre, nous vous suggérons aussi The Weapons Of Math Destruction (Buffalo Ranch, 2010) du trio shibuya-kei japonais Buffalo Daughter, qui est passé totalement inaperçu l’an dernier.
Très bon disque effectivement! J’en attendais pas autant de leur part, ça donc été une très bonne surprise.
Deerhoof en concert au Nouveau Casino
le 18 juillet avec Pilöt et O.K
dans le cadre du BS(p)2011 et du
Colors Music Festival 2011!
+d’infos sur la date : http://www.lesboutiquessonores.com/agenda/bsp2011-acte-v/
+d’infos sur le festival BS(p)2011: http://www.lesboutiquessonores.com/bsp2011