La semaine dernière, le météorologue René Héroux a dit: «On n’a jamais vu ça un 10 novembre », pas encore certains s’il parlait du froid inhabituel pour cette période ou bien du lancement du nouvel album de Technical Kidman à la Cinémathèque québécoise, mais moi, en tout cas, je n’avais jamais vu ça.

Quand je décide de choisir un show au hasard pour Feu à volonté et que je ne connais pas le groupe, j’applique une checklist infaillible. On peut dire que Technical Kidman faisait pratiquement un sans-faute:

✓ Un jeu de mot douteux dans le nom du groupe
✓ Leur musique est disponible en ligne
✓ Une pochette d’album qui m’accroche
✓ Un endroit où je ne suis jamais allé
✓ La bière sera servie par une microbrasserie
✘ Il n’y qu’un seul groupe en première partie

J’arrive donc vers 22h30 à la Cinémathèque québécoise, pensant esquiver le début de la «première première partie», mais à ma grande surprise, le show n’est pas encore commencé: la nuit va être longue…

Quelques minutes plus tard, Maggy France et ses jeunes musiciens entrent sur scène et nous servent une dream pop très planante. La nonchalance règne sur scène, à se demander parfois si les baguettes du drummer vont atteindre la caisse claire ou rester en lévitation à mi-chemin. Les mélodies bluesy sont très réussies et la chanteuse réussit à nous embarquer dans leur léthargie amicale. La luminosité diminue un peu plus à chaque chanson, pour qu’on se retrouve quasiment dans le noir vers la fin. Le public reste rêveur.

Maggie France/Photo: Maxime Plantady

C’est ensuite au tour de Bodywash de prendre la relève. On passe cette fois à de la cream pop. C’est à peu près la même chose que de la dream pop où on aurait rétabli les lois de la gravité. On se réveille peu à peu et on se surprend même à taper la mesure du pied, une musique là aussi très joyeuse. De jolies réverbérations de guitare, des accords de synthé accrocheurs et des voix aériennes. Il ne manque que les petits oiseaux pour se croire un dimanche matin en été.

Bodywash/Photo: Maxime Plantady

C’est bien après les 12 coups de minuit que Technical Kidman vient enfin nous présenter son album. Ce n’était pas vraiment du spoil que de s’attendre à une musique dark, mais dès la première chanson on se rend compte qu’ils ont poussé la barre encore un peu plus loin dans ce sens, de la nightmare pop qui déconstruit leur propre album précédent; une sorte de lente décomposition musicale sur laquelle s’ajoute un layer de percussions ultra rythmées. Une musique très industrielle. On s’imagine courir dans une usine désaffectée poursuivis par une horde de morts vivants.

Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady

Cette espèce de decay dans leur musique semble même présent dans l’air… ça, ou alors il est temps de nettoyer ma lentille:

Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady
Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady

Après avoir joué une bonne partie de leurs nouvelles chansons, alors que l’intensité est à son comble, ils prennent une pause pour effectuer de très longs remerciements à leurs amis, leur famille, Suuns et tout un tas de gens inconnus:

Les trois démogorgons sur scène étaient donc gentils finalement.

Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady
Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady

Mais trêve de plaisanterie, ils reprennent aussitôt la torture de leurs instruments respectifs, je pense d’ailleurs que Pierre-Luc, le batteur, doit remplacer ses cymbales régulièrement vu la puissance avec laquelle il joue. Après une prestation d’une heure, et un rappel sensationnel, on reste un peu sur notre faim. Adieu l’Upside Down! On aurait aimé traîner dans cet univers noir et chaotique un peu plus longtemps.

Une musique à ne pas écouter seul la nuit dans une cabane au fond du bois.

Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady
Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady
Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady
Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady
Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady
Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady
Technical Kidman/Photo: Maxime Plantady
Bodywash/Photo: Maxime Plantady
Bodywash/Photo: Maxime Plantady
Maggie France/Photo: Maxime Plantady

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