Braids
Native Speaker

Kanine Records
Canada – Québec
Note : 5/10

En premier lieu, je dois me confesser: je hais profondément tout ce qui peut ressembler (de près ou de loin) à une hype. Au moins, vous en serez avertis pour mes critiques à venir! La raison principale est que certaines personnes peuvent avoir cette fâcheuse habitude de s’emporter trop hâtivement face à des artistes qui seront destinés à être facilement oubliés dans les mois qui suivront. Cependant, je dois avouer que j’ai fait de mon mieux, afin de ne pas être trop émotif quant à l’écoute du premier album du groupe montréalais Braids. Laissons tomber toute cette histoire de reconnaissance américaine que les médias montréalais tentent de transformer en conte de fées et concentrons-nous plutôt sur ce qui nous intéresse vraiment ici : la musique.

Pour ceux qui voudraient accoler un genre précis à la musique de Braids, disons que le quatuor originaire de Calgary se spécialise dans le post-rock exploratoire. Les sept pièces qui composent Native Speaker sont denses et se développent sur plusieurs minutes (on parle de compositions qui tournent autour de 7-8 minutes). Dès la première écoute, on ressent que les musiciens sont en plein contrôle de leurs instruments. On sait aussi très bien que l’on se retrouve avec un album qui exigera plusieurs écoutes, afin d’en saisir toutes les infimes subtilités. Un album qui se devrait de grandir tranquillement en nous, si on vivait dans cet univers parfait que certains journalistes musicaux tentent de s’approprier…

Au-delà de ses influences (un peu trop) omniprésentes et de la voix caméléon de Raphaelle Standell-Preston, le principal problème de ce premier opus réside dans son côté amorphe. Durant près de 45 minutes, on attend ce moment clé où l’album pourrait finalement décoller pour de bon. Les envolées vocales de Standell-Preston nous laissent croire qu’elle s’est forgée son identité à l’écoute d’albums de Regina Spektor, Joanna Newsom et Björk. Pour ce qui est des influences musicales, on pense parfois à Battles (les percussions sur certaines pièces), au trio Blonde Redhead (dans ses moments les plus calmes) et même à Sigur Ros (à l’époque de l’album Takk).

Dans le genre d’album qui mérite pleinement sa hype, ça ressemble beaucoup plus à Bell Orchestre qu’à Arcade Fire. Néanmoins, je dois souligner la qualité de la réalisation qui fait souvent oublier la faiblesse de certaines compositions. Un détail qui n’est pas sans rappeler les albums de Karkwa… Il ne s’agit pas d’un album désastreux (ce n’est que leur premier après tout), mais pour l’originalité, disons que l’on ira fouiller ailleurs! Assurément un futur emplacement de choix pour votre surplus de poussière…

Pour les intéressés, le lancement aura lieu ce jeudi à La Sala Rossa.

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