Blue Hawaii

Tenderness

Arbutus Records

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Sur TendernessBlue Hawaii a voulu explorer un son plus doux et soyeux que celui qu’on lui connaissait déjà. Une entreprise assez difficile après trois ans d’absence sur la scène musicale. Le duo s’en est-il bien sorti? La réponse ici!

Blue Hawaii, c’est un duo montréalais composé du DJ Agor, de son vrai nom Alex Cowan, et de Raphaelle Standell-Preston, que vous reconnaîtrez fort probablement comme la chanteuse de l’excellent groupe Braids. Découvert en 2010 avec la sortie du EP Blooming Summer, qui avait alors fait capoter la critique, le duo avait par la suite lancé un premier album, Untogether (2013), et une mixtape de remixes dance intitulée Agor Edits en 2014. Depuis, silence radio, alors que la moitié féminine a passé pas mal de temps à travailler sur son band.

On les retrouve aujourd’hui dans une formule réactualisée. L’aspect un peu deep, très léché des productions est chose du passé, alors que Blue Hawaii s’est maintenant approprié les ambiances très disco et pop de l’air du temps. Les productions sont aussi plus indie, plus chaleureuses, et très représentatives de ce qui se fait chez leurs compatriotes d’Arbustus Records. Est-ce une mauvaise chose? Pas vraiment, mais je ne pense pas que le produit saura aussi bien performer à l’extérieur du marché nord-américain que ses prédécesseurs. L’album en général se danse aussi un peu moins bien, mais comme c’est pour laisser place aux textes, c’est pas trop grave.

D’ailleurs, rien n’était planifié, mais la chanson Belong to Myself devient réellement d’une importance capitale devant l’actualité. Toujours reconnue pour ses positions féministes engagées, Raphaelle nous chante ici le droit des femmes à leur intégrité physique. Avouez qu’après le #metoo qui a marqué les réseaux sociaux dans les derniers jours et les accusations contre Éric Salvail et Gilbert Rozon (plus ceux qui suivront probablement après publication de ce texte), ça prend un tout autre niveau! Sinon, les tracks No One Like You, MLS et Tenderness sont des gros bangers, et la très insane Versus Game remporte selon moi le titre de 2e meilleure ligne de synthé de l’année, juste après Green Lights de Lorde.

Toutefois, même si on retrouve une couple de grosses tounes, reste qu’on sent aussi pas mal de fillers, ou de chansons moins efficaces. L’idée de mettre des skits dans l’album n’est aussi pas mauvaise en soi, mais le traitement ne reste pas super intéressant ou ne réussit du moins pas à sortir de l’ordinaire. Est-ce que c’est du mauvais travail? Non, mais on n’assiste pas au même phénomène déroutant et époustouflant que sur les derniers albums. C’est smooth et actuel, mais peut-être trop justement.

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