Maître dans l’art du maniement des mots de la langue française, Félix Dyotte a profité de la quiétude du monde rural pour concevoir son second album, Politesses.

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L’exil à son chalet familial d’Ulverton, village estrien, a été le moyen préconisé par Félix Dyotte pour éviter les distractions montréalaises et créer en toute quiétude. Sa position géographique lui a servi d’argument à quelques reprises pour refuser les invitations à sortir. «Des fois, j’ai besoin de 16 heures d’affilée où il ne passe rien autour moi», avoue-t-il autour d’un espresso à propos de son processus créatif, entre deux entrevues de promotion pour Politesses.

Dans les chansons de ce second album (depuis l’album homonyme en mai 2015), Félix Dyotte dit aborder des thèmes jusqu’ici étrangers pour lui. «Par exemple, le fait que ma blonde soit tannée que j’écrive des tounes tristes», comme on peut l’entendre sur Jeanne, en milieu d’album.

On écoute Félix Dyotte pour se laisser bercer par sa poésie évocatrice. La musique n’est pas trop rythmée, le tempo est bas et c’est ce qu’il recherchait dans son album. Il a découvert l’efficacité des chansons épurées à force de collaborer avec Pierre Lapointe. «C’est mon plus proche allié dans le paysage chansonnier du Québec. On écoute très attentivement les disques l’un de l’autre. On se passe des commentaires toune par toune.» On perçoit justement l’influence de Pierre Lapointe à l’écoute de Que ce soit toi, que ce soit moi.

Trois pièces de l’album sont des collaborations avec d’autres artistes. Évelyne Brochu est présente dès la première pièce de l’album (Je cours) en plus de jouer dans le vidéoclip. Philémon Cimon et Béatrice Martin viennent ajouter leur voix respectivement sur Pour ce que valent tes larmes et Croix. Les deux collaborations féminines apportent une valeur ajoutée tangible aux pièces.

Deux pièces en fin d’album nous font décrocher, faute justement de rythme instrumental et vocal (Chrysanthème et Vole au vent). Heureusement, Ulverton et Stop Idaho viennent contrebalancer la baisse de régime de la fin de l’album. Ulverton évoque le romantisme d’être bien accompagné au réveil, loin de la grande ville, en automne, tandis que Stop Idaho est une analogie entre cette loi qui permet aux cyclistes de considérer les arrêts obligatoires comme des cédez-le-passage (un feu rouge comme un arrêt) et un coup de foudre amoureux, soudain. «Je trouvais ça beau l’expression Stop Idaho» avouant avoir choisi le titre uniquement pour cette raison.

Félix Dyotte sera en spectacle dans le cadre de Coup de cœur francophone le 9 novembre au Théâtre Fairmount. Ne vous attendez pas à le voir revendiquer tout haut l’obligation de devoir chanter en français. «Ce n’est pas important pour moi de chanter en français. C’est juste plus facile et évident. Il faut maîtriser la langue si l’on veut faire de la chanson. Moi j’ai plus de facilité à m’amuser avec la langue française», avoue-t-il en traitant de prétentieux les artistes qui deviennent porte-étendard d’une cause.

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