Après deux années passées à courir en malade entre les nombreuses salles pour voir 50-60 bands en cinq jours et finir totalement exténué, j’ai décidé d’y aller molo pour l’édition 2017 de POP Montréal. Faut dire que les trois derniers mois de festivals commencent à me rentrer dedans et que la rentrée universitaire après un an d’absence est un peu déroutante aussi. Retour, donc, sur un début de festival on ne peut plus calme.
Mon POP 2017 s’amorce au 5 à 7 de lancement, aux Quartiers POP. On y boit des cocktails jus de mangue-bière rousse-whisky dans une ambiance digne d’un gymnase d’école secondaire. C’est que le festival fête son #sweetsixteen et on a mis le paquet sur la thématique, incluant des chandails de basket retirés des têtes d’affiche des dernières éditions. Le temps de perdre deux fois à la roue de fortune judicieusement installée en plein milieu des escaliers et de mettre une couple de barres tendres dans mon sac-surprise du festival que je suis déjà sorti dehors, question de prendre un peu d’air et d’espace. L’évènement d’ouverture de POP est toujours assez crowdé, et celui de 2017 est loin de faire exception.
Surprise à ma sortie dans la cour: le duo Pelada, que je tente de voir en show depuis quelques mois est en performance drette devant ma face. C’est d’ailleurs un évènement très POP que celui qui se déroule devant mes yeux: on invite un band de techno criarde montréalo-hispanophone à venir jouer dans un BBQ sans BBQ en après-midi au centre-ville. Difficile de faire mieux.
Ma collègue Élise remarque la diversité publicitaire à laquelle on a droit à POP Montréal: Philippe Couillard ET du pot.
Et c’est finalement tout ce que je verrai de la soirée, alors que ma visite au 5 à 7 de lancement de saison de CISM, juste après, s’allongera jusqu’à 11 h 30 et que je me ferai refuser l’entrée à la Casa del Popolo sold out pour Fet.Nat…
J’amorce ma seconde soirée vers 22 h 30, après mon cours du soir. Je me dirige vers le Studio Rialto, où je me suis promis de voir Doomsquad plus tard, en rattrapage de mon rendez-vous manqué la veille. À mon arrivée, c’est le groupe montréalais Bodywash qui joue. Le band dit faire de la »cream pop », mais c’est assez difficile à confirmer, vu qu’on entend presque plus la crowd que le band. La température de salle, excessivement élevée, n’aide pas non plus à ma concentration. Je décide donc de prendre quelques photos avant de me souvenir qu’Austra est en show en même temps deux étages plus bas. Exit le studio.
Je m’attends à me confronter à une salle comble, mais c’est plutôt un Rialto à moitié vide qui m’accueille, devant les Torontois qui viennent pas mal juste de commencer. Je m’informe des premières parties pour apprendre que j’ai manqué Doldrums juste avant, comme d’habitude. Quant à Austra, je ne les avais pas vus depuis que les jumelles Lightman, de Tasseomancy, ont arrêté de suivre le band en show. La formule est donc assez différente sans les choristes. J’apprécie toutefois bien le show, alors que les chansons sont parfois légèrement modifiées pour ajouter un facteur danse, quelque peu nécessaire avec le matériel de la formation. Mes salutations spéciales:
1- l’emploi d’une soundwoman, phénomène trop rare dans le milieu, qui gère aussi les effets de voix de Katie Stelmanis;
2- l’agencement des couleurs d’éclairage qui suit à peu près celui des covers des albums dont sont tirées les chansons;
3- et le gars pas loin de moi qui demandera à son chum si c’est la fille du 5e élément qui chante en avant.
Je remonte au Studio un peu avant la fin du show, curieux de découvrir le duo Blanka. Faut ben se laisser une place pour faire quelques découvertes à POP, vu que c’est vraiment un des rares festivals où ça peut arriver dans mon cas. Je finis par tomber rapidement sous le charme! Le band mêle activement la techno européenne rétro et le no-wave, au point où j’ai un peu l’impression d’entendre une version dance de Whitney K, genre. Une belle découverte au final!
Les enchaînements entre les groupes sont aussi, durant toute la soirée, réservés à Pascale Project, qui tente, avec des résultats un peu décevants, de garder le dancefloor vivant. Disons que le ratio envie de fumer/envie de danser ne joue pas à son avantage, mais saluons l’effort et les quelques courageux qui sont restés.
Et arrive finalement l’un des groupes que j’avais le plus hâte de voir en show cette année: Doomsquad. Je suis vraiment tombé, un peu en retard il faut le dire, sous le charme de leur album Total Time, paru l’an dernier. Le trio, qui mélange des influences indie sombres et de la techno, ne l’a pas vraiment facile en début de show. Les cinq premières minutes se résumeront par le mot feedback. Le technicien, responsable de cinq bands et d’une dj durant la soirée, n’a pas trop l’air de savoir comment régler le problème et les musiciens se plaignent régulièrement, mais avec raison, du volume de salle, de leurs moniteurs ou de l’éclairage un peu défaillant (comme le moment où quelqu’un a allumé toutes les lumières de la salle pendant une bonne minute). Je soupçonne fortement les hipsters anglophones sur l’acide qui n’ont pas quitté les douches des loges de la soirée…
Une fois ces problèmes réglés, la magie peut opérer! Les Torontois ne joueront que cinq chansons, toutes de 6 ou 7 minutes, et réussiront à satisfaire avec brio le public du Studio Rialto. Je quitterai d’ailleurs la salle juste après, souriant, en me disant que ce serait chien de rester pour voir Moon King, sans jamais avoir vu son frère Doldrums encore. Je me pars une deuxième série de rendez-vous manqués la gang!