Notre dernière journée au Festif! devait culminer en un évènement idyllique: nous, en train de faire du body surfing dans un bateau gonflable sur Rêver mieux de Daniel Bélanger. Comme à quelques reprises durant la journée, même si on rêvait mieux, nos rêves ont été brisés. Retour sur une journée de larmes et de bons moments.

Par Élise Jetté, Mathieu Aubry, Marielle Normandin et Catherine Guay

Notre matinée commence avec Philippe B, sur le quai de Baie-Saint-Paul. Introduisant une chanson d’amour, il affirme «Désolé, je n’ai pas la fibre Nicola Ciccone». Devant le plus beau paysage depuis ce que peignait Monet, nous lui pardonnons tout.

Pour interpréter Petite leçon des ténèbres, il explique d’abord que cette chanson a été composée pour être jouée dans une église avec un rituel sacré de bougies qui s’éteignent une à une. Contrairement au spectacle d’Antoine Corriveau qui, lui était dans une chapelle, nous sommes présentement dehors au soleil. «On va essayer de faire avec», dira Philippe B pour qui aucune pancarte n’a été installée pour annoncer son spectacle.

Philippe B/Photo: Élise Jetté
Philippe B/Photo: Élise Jetté

Ces touristes téméraires ont choisi d’écouter le spectacle en bravant les éléments.

Des touristes/Photo: Élise Jetté
Des touristes/Photo: Élise Jetté

Pour éviter un drame, ce technicien consciencieux tient la scène afin d’éviter qu’elle s’écroule sur un Philippe bien en forme.

Un gars qui fait sa job/Photo: Élise Jetté
Un gars qui fait sa job/Photo: Élise Jetté

À notre retour au campement, c’est la consternation générale: OÙ EST PASSÉE LA PANCARTE D’ANTOINE CORRIVEAU, NOTRE SOUVENIR ULTIME DU FESTIF! ?

Portée disparue:

RIP la pancarte/Photo: Gaëlle Lachapelle
RIP la pancarte/Photo: Gaëlle Lachapelle

À la scène Hydro-Québec, c’est Peter Peter qui nous accueille dans l’après-midi. Tout le monde se frenche et Peter parle à la française. Il est toutefois officiellement bilingue étant donné son countdown avant les chansons: one, two, trois, quatre.

Peter Peter/Photo: Élise Jetté
Peter Peter/Photo: Élise Jetté

Un capitaine de bateau, définitivement perdu, apprécie le concert, sans son bateau:

Un capitaine/Photo: Élise Jetté
Un capitaine/Photo: Élise Jetté

Au moment du rappel, une sirène de voiture se fait entendre: «Vous avez bien choisi votre moment pour voler notre camion», dira Peter, constatant la ruse.

«Merci! On reviendrait à chaque année, si on était invités», dira finalement Peter, déjà nostalgique.

Pendant ce temps, sur la rue principale, il y a des gens qui se munissent d’objets gonflables par crainte de se noyer dans le fun:

Des baigneurs/Photo: Élise Jetté
Des baigneurs/Photo: Élise Jetté

Un homme essaie de démarrer une carrière solo sur la rue des toilettes:

Une future star/Photo: Élise Jetté
Une future star/Photo: Élise Jetté

Les gars d’Alaclair Ensemble, tels de vrais bums, ont installé une voiture dans le milieu de la rue pour y faire une prestation surprise.

Sous le regard médusé de la foule climato-sceptique, Claude Bégin ne retire pas son chandail #chevalserpent

Lydia Képinski/Photo: Élise Jetté
Lydia Képinski/Photo: Élise Jetté

Lydia Képinski, sur la scène du Pantoum, commence son spectacle avec la toune des Mystérieuses cités d’or. C’est pas tout à fait cette version-là:

La foule est compacte et les gens chantent à l’unisson les paroles des chansons de la gagnante des Francouvertes. Elle accueille les gens à «Baie Sean Paul» et nous, on a un faible pour les décors, sûrement conçus par Guy Laliberté:

Les décors/Photo: Élise Jetté
Les décors/Photo: Élise Jetté

Pendant toute la prestation, on se dit que les scènes, ici, sont placées à des endroits-clés pour nous faire rêver mieux. C’est pourquoi, nous sommes baignés dans les effluves de cette poubelle durant le spectacle.

Poubelle/Photo: Élise Jetté
Poubelle/Photo: Élise Jetté

Sous le chapiteau Radio-Canada, qui est la chose qui sent le plus le plastique depuis l’invention des Tupperware, Leif Vollebekk s’exécute devant un public captif.

Il témoignera à quelques reprises de son grand désir de jouer avec Klô Pelgag plus tard dans la soirée. Un fan.

Leif Vollebekk/Photo: Élise Jetté
Leif Vollebekk/Photo: Élise Jetté

Le décor de rideaux noirs s’écroule par terre durant une chanson. La beauté des harmonies de Leif, c’est vraiment à se jeter par terre. «Ça doit vraiment être le pire cauchemar d’un technicien», dira Leif, amusé, avant que le technicien se précipite pour arranger les choses.

Nous rencontrons ensuite Klô Pelgag pour lui faire goûter une denrée rare à Baie-Saint-Paul: des sandwichs aux oeufs. Connaissant son affection pour ledit sandwich, nous lui préparons un buffet, saupoudré de persil, avec amour. Son appréciation sera disponible en vidéo sur Feu à volonté cette semaine.

Klô/Photo: Élise Jetté
Klô/Photo: Élise Jetté

En rentrant au campement, le temps d’un ravitaillement, on entend au loin les murmures de Lisa Leblanc. Avec le soleil accablant, l’épuisement des festivités relevées et la peine d’avoir perdu notre pancarte d’Antoine Corriveau, nous nous demandons où va notre vie. C’est alors qu’on aperçoit, ces trois festivaliers rusés, croyons-nous, puisqu’ils se trouvent tous seuls devant ce qui semble être un bon spot.

Les festifs/Photo: Élise Jetté
Les festifs/Photo: Élise Jetté

Comble de malheur, notre investigation nous révèlera, que leur emplacement nous permet de voir le show à environ -4 sur l’échelle de 1 à voir. «Je vois rien, mais j’entends ben en esti», nous dira ce maître du son.

Notre retour vers le centre-ville se fera plus tard pour Daniel Bélanger, le point culminant de notre week-end. À l’entrée de la scène Desjardins, on nous confisque notre radeau pneumatique destiné à créer la scène finale de notre vidéo récapitulative du Festif! (que vous verrez cette semaine). On ne pourra finalement jamais savoir ce que ça aurait fait de chanter Rêver mieux, au sommet d’une foule dense, dans le confort d’une embarcation aquatique.

Daniel Bélanger/Photo: Élise Jetté
Daniel Bélanger/Photo: Élise Jetté

Hit après hit, l’auteur-compositeur nous captive. La foule, peuplée autant de millennials qui trouvent ça lit que de baby boomers qui trouvent donc ben tout le monde fatigant, chante toujours toutes les chansons en choeur.

Sous le ciel étoilé, 85 % de la foule compacte pleure.

Daniel Bélanger/Photo: Élise Jetté
Daniel Bélanger/Photo: Élise Jetté

Les millennials lit se sont tous donnés rendez-vous à la scène Sirius pour la soirée rap. KNLO, Redenext Level et Alaclair Ensemble enchaînent les performances. Revenant d’Europe, la troupe semble fatiguée, mais elle donne tout ce qu’il reste: environ 8/12 pouces dans l’échelle Subway. On aurait pris un extra bacon.

KNLO/Photo: Élise Jetté
KNLO/Photo: Élise Jetté

Pendant ce temps, les autres festivaliers s’émerveillent sous le chapiteau plastico-toxique voisin pour le show de Klô Pelgag.

Klô Pelgag/Photo: Élise Jetté
Klô Pelgag/Photo: Élise Jetté

Tout comme dans la vidéo que vous verrez cette semaine, elle mentionne Guylaine Tremblay à plusieurs reprises. Revenant d’Europe comme les hommes de rap, elle est probablement fatiguée, mais elle ne laisse pas poindre de signaux:

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La soirée se termine dans la déchéance du bus avec Paupière. Nos seuls souvenirs sont olfactifs: le monde avait chaud.

Malgré tout ce qu’on aura perdu en fin de semaine, les expériences de vie que nous aurons gagnées valent bien tous les bateaux perdus #RêverMieux

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