Après une première soirée haute en rebondissements à Petite-Vallée, les deux jours suivants nous ont également fait vivre des émotions fortes, notamment grâce à Patrick Norman en amour, les membres des Hôtesses d’Hilaire couchés sur le plancher du théâtre et Klô Pelgag en train de devenir ghost writer pour Mario Jean. Retour sur les jours 2 et 3 du Festival en Chanson de Petite-Vallée.
En début de soirée, c’est après quelques verres d’Aperol Spritz, un excellent repas de poulet et un shot de gin gaspésien, le Radoune, offert par le serveur au bar, que nous nous dirigeons vers le spectacle de Patrick Norman au chapiteau.
Notre chauffeur de navette nous étonne énormément en répondant au téléphone pendant qu’il conduit. Le plus étonnant n’étant pas qu’il réponde en conduisant, mais bien qu’il réponde en disant «Kess tu veux?», nous précisant, que, ici, c’est de même qu’on dit salut au téléphone.
On réalise bien vite que c’est presque un spectacle en duo, Patrick ayant beaucoup de mal à être séparé de sa concubine Nathalie Lord. Une voix entendue dès notre arrivée nous confirmera qu’il s’agit bien de sa blonde: «Patrick Norman, c’est avec elle qu’il frenche.»
Alors qu’on se laisse emporter par l’aspect romantico-tragique de la plupart des chansons de Patrick Norman, l’une de mes complices du week-end se révèle: «Moi je veux des Patrice Michaud dans ma vie, mais je finis toujours avec des Éric Lapointe.» Romantico-tragique, oui.
Patrick Norman provoque l’émoi, pour ne pas dire le scandale, lorsqu’il s’adresse à la foule en disant «Nathalie et moi, on a déjà partagé la même maîtresse.» On réalisera ensuite, avec les paroles de la chanson suivante, que la maîtresse en question, c’est la musique! Patrick, ce snoreau!
Mon amie et moi nous ferons également demander bien sérieusement par une fan de Patrick: «C’est-tu vous les Hôtesses d’Hilaire?». On n’a pas su interpréter si c’était un compliment ou non.
Pendant ce temps, y’a eu un beau coucher de soleil sur Petite-Vallée. Romantique.
Aussi, on a développé une passion pour les quotes, dispersées un peu partout ici. Romantique.
Il n’est pas faux d’affirmer que le show des Hôtesses d’Hilaire aura été flou pour la plupart des spectateurs qui semblaient affectés à différents niveaux par l’alcool, entre autres. Le début du spectacle, où un représentant des médias dont on taira le nom a offert au groupe une statue de moitié de crèche volée, demeurera un moment fort.
On a aussi aimé quand Serge Brideau, vêtu de ses plus beaux atours, s’est couché sur le dancefloor en demandant aux spectateurs affectés de faire un cercle assis autour de lui. Il manquait juste Raël.
C’est un spectacle qui permettait vraiment à tout le monde de s’exprimer à sa façon. Par exemple, cette fille, qui consommait son quart cuisse en utilisant la scène comme table.
Ce couple, les seuls spectateurs assis, a affirmé ne pas avoir de plaisir.
Le vendredi s’est terminé avec un concours de feux de camp sur la plage.
Le lendemain matin, après un déjeuner avec le boss du Festival en Chanson, on s’est rendu au spectacle Les rencontres qui chantent, des gens d’un peu partout qui ont bu de la bière à Petite-Vallée pendant dix jours pour composer des tounes.
Il y a eu des moments forts, comme ce moment où un participant de l’Alberta nous a expliqué que ce qui le passionnait, au Québec, c’est le bonheur de commander au Subway en français. Romantico-tragique.
Durant une chanson, aussi, une trompette s’est illuminée tel le pont Jacques-Cartier pour le 375e de Montréal.
En fin d’après-midi, c’est Klô Pelgag qui faisait son show au théâtre. «Aimez-vous les histoires d’amour? Moi oui! J’ai écouté Casper récemment», nous a-t-elle raconté d’emblée avant de nous faire une chanson d’amour.
Cette fille sait préparer le terrain.
Comme la dernière fois que je l’avais vue, elle avait une armée de musiciens de plus de trente personnes à ses côtés, j’avais peur de trouver la proposition réduite moins excitante, mais la jeune chanteuse sait se faire captivante tout comme elle sait se faire humoriste: «On me dit souvent que mon style ressemble à celui de Luc de Larochellière. Arrêtez de nous comparer!»
«Je vais vous faire une blague, mais je sais pas si Mario Jean la veut, nous a également dit Klô. J’ai rêvé à ça la nuit dernière et j’ai ri dans mon sommeil. C’est quoi le nom de l’ancien band de Fuudge? Sandwich aux œufs.»
Je suis pas experte, mais je pense que Mario Jean devrait être approché à ce sujet-là.
Elle terminera son spectacle en nous faisant des confidences: «C’est la première fois que je faisais un show avec un suppositoire.» Romantico-tragique.
Merci Klô. Pour l’honnêteté et le reste.
Alors qu’on fume partout comme s’il n’y avait pas de lendemain depuis trois jours (c’est un festival), on réalise qu’il fallait en fait, faire ça dans une zone réservée au tabac et munie d’une chaudière.
On se rend ensuite au grand chapiteau pour le show des soeurs Boulay qui vient avec des extras: Marie-Pierre Arthur, Klô Pelgag et Amylie. En plus de nous offrir des extras aussi excitants, les soeurs prennent le pouls de notre bien-être: «On espère que vous avez pas trop envie de pipi!»
C’est bien connu, les shows des soeurs Boulay, ça a tendance à virer trash. Heureusement, l’ensemble du corps policier de Grande-Vallée avait été déployé au cas où.
Tous les arrangements des chansons ont été remaniés, donnant un aspect surtout électro-pop très convaincant aux chansons. «On a fait des nouveaux arrangements, dit Stéphanie. On a mis papa en première rangée et il arrête pas de dire qu’il trouve ça bon. On va toujours faire ça.»
Pour la fin de soirée, Fuudge (Sandwich aux oeufs) jouait au théâtre, mais la fatigue nous gagnait et Cheval-Serpent, mettant en vedette Claude Bégin, avait été mis en ligne sur Tou.TV, donc nous sommes rentrés pour apprécier les talents de comédien de l’homme à la plus belle chevelure du Québec (accessoirement, en train de danser dans une cage).