C’est un fait avéré et très vérifiable que l’on devient grincheux et morose passé le cap des vingt-cinq ans. Par chance, il y a des Mort Rose pour nous rappeler le principe de Avoir vingt ans avec leur EP du même nom. On a rencontré le groupe au Piri Piri sur Ontario, maison de la quatrième meilleure poutine à Montréal (semble-t-il) et centre névralgique pour la genèse du groupe.
«Y’a rien de plus représentatif de la genèse de Mort Rose que le Piri Piri, explique le bassiste Christophe Charest-Latif. Chaque fois qu’on avait une pratique, on avait du Piri. C’est tout aussi encourageant que la pratique en soi.» Au-delà de la tradition culinaire, ce sont les anecdotes qui font de ce lieu un point tournant pour le groupe. «Une fois, il y avait un gars de la STM, pas très vieux, maximum 30 ans, qui regardait le hockey et nous, on disait de la marde, raconte le chanteur et guitariste Alexandre Archambault. Il s’est retourné vers nous en nous disant « Vous connaissez pas ça, le hockey, vous autres? », et on lui a dit que semi… qu’on est un band. Et on s’est mis à parler de notre musique.» En quittant, le chauffeur leur a lancé de façon énigmatique: «On n’a pas toujours vingt ans!», ce qui restera comme titre de premier EP.
«On a failli appeler ça Préliminaires, parce qu’on veut sûrement sortir un album qui s’appelle Faire l’amour, avec la Tournée Faire l’amour, mais on trouvait que ça ne levait pas», ajoute Alexandre. Donc, d’une blague concernant le chauffeur de la STM, doublée d’une écoute de Quand on aime on a toujours vingt ans de Jean-Pierre Ferland, le nom est resté.
L’humour, après tout, a une place de choix dans le processus créatif de Mort Rose. Le choix d’une photo de la mère d’Alexandre comme pochette pour le EP en est un exemple. «La pochette initiale marchait pas et ma blonde est allée chez ma grand-mère et a vu cette photo, raconte-t-il. Elle en a pris une photo et me l’a envoyée, je l’ai montrée aux boys et j’ai dit: « Pis si c’était ça, l’album Avoir vingt ans? ».» La blague a été prise plus au sérieux par les autres et le reste fait l’histoire.
«Les tounes sont sérieuses, mais il va toujours y avoir un côté kitschy parce que moi, ça me fait rire de chanter une chanson d’amour sans me prendre trop au sérieux, ajoute le chanteur. On peut chanter l’amour comme on le vit.» Ainsi, Mort Rose veut faire danser, veut que les gens se collent, s’embrassent, s’enflamment comme une bouche après une trop grosse dose de sauce piquante dans un sandwich bifana.
Le lancement de Avoir vingt ans aura lieu ce soir, le 22 juin à l’Espace des Mêmes.
Vous y entendrez plus de chansons qui parlent d’amour que de restaurants, même si on aime à penser le contraire.
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