Obey The Brave

Mad Season

Epitaph

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Fermez les yeux et imaginez-vous un métalleux générique. Qu’est-ce que vous voyez? Est-ce que vous croyez que la sécurité du Ritz-Carleton pourrait le laisser entrer? D’expérience, j’en douterais. Pour un exercice facultatif, au cégep, je me suis déjà fait un (très-mauvais) corpse paint à l’image des musiciens de black metal et la sécurité m’a suivi jusqu’en classe pour s’assurer que je ne fasse pas de méfaits.

Donc, le fait est qu’une production trop généreuse et des hooks particulièrement mélodiques me semblent toujours un peu à côté lors de mon écoute des musiques homonymes de matériaux de construction. Je suis entré à reculons dans mon écoute de Mad Season de Obey The Brave et en suis ressorti de côté.

C’est que la réputation du groupe metalcore montréalo-ottavien formé de membres de Despised Icon et Blind Witness n’est plus trop à faire. Après avoir tourné à travers le monde et joué avec les grands noms du genre, on parle d’eux comme de grands représentants du loud québécois à juste titre. Cependant, ce type de loud tombe-t-il en adéquation avec le stéréotype qu’on peut s’en faire?

Oui et non. C’est que Mad Season joue dans les mélodiques aux couleurs hymniques, avec des wo-ho-ho bien placés et du pathos en-veux-tu-en-v’là. En quelque sorte, un son qui fait parfaitement l’affaire pour une saison de festivals et qui peut rejoindre rapidement n’importe qui dans un sentiment de franche camaraderie. Mais la substance n’est peut-être qu’en surface. Si Les Temps Sont Durs, le seul titre uniquement en français, soulève un message d’espoir pour un destinataire qui passe un mauvais moment, les conseils peuvent parfois sembler un peu généraux (Prends ton mal en patience/Une dernière chance).

Après, la subtilité se doit-elle d’être au rendez-vous? Obey The Brave y va avec des refrains coup de poing et des solos qu’on adopte tout de suite, à la première écoute. Mais la production, propre, travaillée, nous permet d’entendre le détail de chaque coup de bass drum avec rigueur et méthode. La subtilité, si elle est importante, repose peut-être plus au niveau du son très propre de la chose.

On ne peut passer sous silence les essais et expérimentations de la troupe. Après un passage chez La Carabine du chanteur Alex Erian, on retrouve des rapprochements entre rap et hardcore avec une apparition audacieuse de Loud Lary Ajust sur le titre RIP. Les gars ramènent certains patterns que l’on retrouve dans leurs projets solos respectifs (deux singles en deux pour Loud où il parle de mettre des gens en speed dial?) mais ils sont efficaces. Le mariage des deux sons est particulier, mais peut assurément trouver son compte auprès des fans de OTB. Ceux de LLA, par contre, nous y verrons plus tard.

Obey The Brave propose du matériel solide et à la hauteur de leur réputation. S’ils n’iront pas nécessairement se chercher de nouveaux fans en dehors des niches des musiques pesantes, ils sauront se consolider une place dans ce milieu avec des titres mélodiques et rassembleurs. Le Ritz ne le laissera peut-être pas rentrer, mais un adolescent au t-shirt de OTB devrait se faire laisser tranquille par la sécurité de son cégep. Vous l’aurez lu ici.

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