Le compte à rebours avant la fin de l’année 2010 est bel et bien entamé. L’heure est au champagne et aux confettis. Pour l’occasion, Feu à Volonté! s’est permis une sélection de dix pièces musicales qui ont marqué nos tympans au cours des douze derniers mois. Voici, la seconde et dernière partie de notre décompte.

Arcade Fire – Ready to Start [Merge]

Photo par NKR P3

Le titre commence sur un accord de synthétiseur immédiatement accompagné d’un rythme rapide et efficace de guitare et de batterie. Dès le départ, il est révélé le ton des prochaines minutes d’écoute. À la manière de The Suburbs, compté parmi les meilleurs albums de 2010,  Ready to Start dans sa simplicité, accroche l’oreille, pour ensuite livrer un thème propre à notre époque. Avec des allures à la fois inquiétantes et enivrantes, la chanson porte alors un message noirci, mais chargé d’espoir.

Avec certitude, Ready to Start ne manquera pas de faire tonner les foules en concert.  L’intensité de la pièce donne obligatoirement envie de bondir pour se joindre à sa mélodie. Elle est certainement l’un des morceaux les plus agités de l’album. C’est probablement la raison pour laquelle Arcade Fire l’a imagé à travers un vidéoclip habilement tourné en noir et blanc qui rend hommage à leurs concerts massifs.

Rachel Del Fante

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Crystal Castles – Celestica [Fiction]

Photo par NRK P3

Pour son deuxième album, le duo torontois Crystal Castles aura eu la brillante idée d’emprunter une tangente shoegaze, un peu comme l’avait fait Ladytron avec The Witching Hour en 2005. Choix encore plus notable, le duo choisira d’y concentrer tout son énergie à la musique, plutôt qu’à son look. Ethan Kath se détache quelque peu de ses inspirations 8bit, tandis que de son côté, Alice Glass délaisse ses cris stridents pour plutôt faire place à des intonations qui feront écho aux beaux jours du Trip Hop.

On ressent toujours l’influence majeure de Girogio Moroder (le père de la musique électronique), mais le duo semble avoir découvert les premiers albums de Human League et Cocteau Twins. Bonne nouvelle pour nos oreilles, puisque dans le cas contraire, nous aurions eu droit à un album à l’image de l’insupportable premier extrait Doe Deer

Mathieu Saint-Jean

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Ariel Pink’s Haunted Graffiti – Round and round [4AD]

Photo par Anders Jensen-Urstad

Avant la parution de ce premier simple tiré de Before Today, Ariel Pink (Ariel Marcus Rosenberg) nous avait toujours laissé entrevoir un certain talent de mélodiste inexploité, mais sans plus. Et puis, l’impossible se produit finalement : il accepte qu’un réalisateur l’épaule en studio, afin de structurer ses idées souvent trop lo-fi. Au final, on se retrouve avec un Ariel Pink moins surprenant qu’envahissant!

Là, où on aurait pu s’attendre à une reprise inaudible du groupe métal Ratt, Pink choisit plutôt de s’approprier les lignes de basse disco qui ont tant hanté notre enfance. Devant un tel constat, nous ne pouvons que remercier Earth, Wind & Fire et Imagination de lui avoir inspiré un tel retour dans le temps (autant sur scène que sur album!)

À voir: le vidéo réalisé à partir du iPhone de Wayne Coyne.

Mathieu Saint-Jean

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LCD Soundsystem – All I Want [DFA Records]

Photo par Matt Biddulph

« Cause I just want I want », sans aucune justification. C’est ainsi que se termine cette pièce mémorable du plus récent album de LCD Soundsystem. Et s’il faut choisir un morceau que l’on veut, parce qu’on le veut, ce sera lui : All I Want.

All I Want, est une pièce de réconciliation : d’abord, avec de profondes racines rock des années 70 et ensuite avec des rythmes synthétisés séduisants. Et après, c’est une rencontre impromptue qui survient entre la modernité et les vieilles mélodies, entre le glam, le disco et le rock pur. La pièce ouvre ainsi les yeux de l’amateur moderne, sur une modernité pas si moderne que ça au fond. Une nouveauté qui rappelle fondamentalement les accents de synthé et de guitare de David Bowie sur la pièce Heroes parue en 1977.

LCD Soundsystem vacille autour d’une postmodernité envoûtante teintée de mélodies accrocheuses, impossible à oublier.

Avec This is Happening, le troisième et dernier album que propose James Murphy, c’est également la naissance d’une réconciliation entre les amoureux du rock indépendant et les fervents consommateurs de house et d’électro. Bref, on se plaît à penser que c’est un album difficile à décrire, impossible à identifier et que, ainsi, il plaira à tout le monde…

Élise Jetté

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Kanye West – Power [Def Jam / Roc-A-Fella]

Photo par S. Affandi

Kanye West n’est pas prêt de tomber. Power, le premier extrait de son plus récent album, illustre un double combat que l’artiste entretient au plus haut de l’Olympe. Combat contre lui-même marqué par son désir d’un pouvoir divin ;  «No one man should have all that power» et combat contre son image ternie acquise suite à ses apparitions controversées, notamment lors des derniers Galas des MMVAs.

Le vidéoclip de la pièce, intitulé The Portrait of Power, met en scène un Kanye West surhumain dans une moving painting où il se présente comme le Dieu tout puissant. De son trône, il y va d’une réponse sanglante à ses critiques, « Lost in translation with a whole fuckin’ nation. They say I was the obamanation (abomination) of Obama’s nation. » Réalisée par Marco Brambilla, l’œuvre d’art animée nous transporte dans un univers fantasmagorique digne de la mythologie grecque.

Inspiré des sonorités de ses anciennes pièces Jesus walks et Amazing, le rappeur semi-divin nous propose ici une collaboration avec l’artiste soul Dwele. En observant de plus près, on constate que Kanye le producteur s’est inspiré de pièces qui ont déjà marqué l’univers musical des dernières décennies. Le refrain reprend un extrait du morceau 21st Century Schizoid Man de la formation britannique King Crimson tandis qu’au rythme on peut entendre le passage entraînant d’Afromerica de la troupe Continent Number 6 et l’échantillon des percussions de Cold Grits dans It’s Your thing.

Force est de constater que Kanye West est aujourd’hui un grand artiste tant au niveau musical qu’au niveau esthétique. Reste à savoir si Kanye l’artiste prendra le dessus sur Kanye le provocateur dans les prochains simples…

Frédéric Emond

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Une année ne peut se passer de bonne musique, particulièrement lorsque celle-ci tire à sa fin. Pour cette raison, Feu à Volonté! rendra disponible cette semaine son palmarès des dix meilleurs albums de 2010. D’ici là, bonne écoute!

Première partie/Deuxième partie

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