La raison qui nous pousse à voir des shows est probablement différente pour tous, mais une chose est sûre, tout le monde cherche un peu de magie dans sa vie. Prendre tout son courage pour traverser la ville un jour de tempête avec l’espoir de découvrir quelque chose de nouveau, ça se peut: récit d’un lancement magique.
Entrer à l’intérieur est mon plus grand souhait, après avoir hésité à entrer dans un bar puis un resto pour me réchauffer (j’ai pris mon mal en patience pour atteindre le Lion d’Or). L’endroit est bien choisi pour un lancement hivernal étant donné l’aspect chaleureux indescriptible de cette salle.
J’avais brièvement entendu parler de Mat Vezio avant d’assister au lancement, je savais qu’il avait été accueilli par la famille Simone Records et que ce projet leur tenait vraiment à coeur. Je savais aussi qu’il était très bon musicien et qu’il était papa. Bonne musique et sensibilité à l’honneur, j’avais très hâte de pouvoir y plonger davantage. En attendant, un bloody caesar à la main, j’essaie d’arrêter de penser à mon chemin du retour.
Le moment venu, le principale intéressé apparaît sur scène, y entame un riff de guitare et s’ajoutent à ses côtés à tour de rôle, Stéphane Bergeron (Batterie), Guillaume Bourque (guitare), Antoine Corriveau (basse), Marianne Houle (violoncelle), Julie Boivin (violon), Rose Normandin (cor français), Amylie (voix) et Sarah Bourdon (voix). Il s’agit de la pièce Ton cinéma qui entame à merveille la performance. Mat vise haut avec un band de cette envergure, mais la délicatesse et la justesse sont au rendez-vous.
Avant de commencer Les files d’attentes, Mat s’adresse à la foule avec une série de phrases drôles et attachantes. «Je suis quelqu’un de monotone, ben c’est ça un lancement, vous allez apprendre à me connaître.» Monotone, j’penserais pas, Mat. Il ouvre aussi le dialogue avec son propre enfant qui s’exprime sans gêne, c’est génétique faut croire.
Ensuite, on enchaîne avec La mort est une comédienne qui vous ignore et Fukushima, les chansons planent sur les spectateurs attentifs. L’accumulation de couches sonores donne une épaisseur et une complexité que l’on retrouve rarement lors de spectacle live.
Ce jour-là et Paranoïa suivent, entravées de quelques interventions de Mat, assez drôle pour que je ne fasse aucune joke sur lui.
Après avoir chercher Laura Sauvage dans la salle avec l’espoir qu’elle ait bravé la tempête, Mat entreprend le duo sans la deuxième moitié. Le spectacle se termine donc avec les chanson Les appeaux et L’automne de Buffalo. Cette dernière chanson m’achève, définitivement ma préférée. L’ambiance très cool et l’authenticité de l’auteur-compositeur-interprète sont sont les deux éléments les plus frappants du lancement.
J’ai quand même conseillé aux gens dans la salle de ne pas lancer l’album trop loin, de peur de le perdre sous la neige.