Sur un lendemain de Nuit Blanche mouvementée pour plusieurs, les organisateurs de Montréal en Lumière ont eu l’excellente idée de programmer les biens calmes Tambour et Maison Brume au Petit Outremont en début de soirée. Un show bien coquet.
Je me présente au Petit Outremont à 17 h pour me rendre compte que dans le fond, le Petit Outremont, c’est juste le hall d’entrée du Théâtre Outremont, mais avec des chaises… Ça me fait un peu rire, mais je m’installe quand même pas loin du stage, me considérant encore chanceux d’en avoir une, une chaise, en regardant les gens assis sur des petits coussins dans les escaliers. Je suis aussi assez fier parce que je constate que le programme du spectacle commence par une belle citation tirée d’un de mes articles sur le spectacle.
Le show commence avec un trio de cordes et des samples de musiques concrètes, alors que Simon Piché-Castonguay vient allumer une chandelle qui éclaire son piano à queue, procédé un peu kitsch, mais qui accompagne bien l’ambiance. En effet, l’éclairage restera travaillé et très réussi tout au long des deux performances, un des points forts de la soirée.
Simon s’installe ensuite pour ouvrir son set avec ses Esquisses oubliées en trois mouvements et le motton nous pogne déjà. Parce que veut, veut pas, un ensemble néo-classique bien conçu comme ça, ben ça donne de la musique vraiment belle pis des émotions. Je m’assume. Sinon, le show reste dans les mêmes eaux, avec l’ajout d’une clarinettiste vers la fin du set. Important à souligner également: le clash assez intéressant entre les interventions de Simon et sa musique.
Très blagueur, il s’amuse humblement avec le public ce qui contraste bien avec sa musique très introspective. Au moins, ça vient créer une certaine détente nécessaire. Un beau moment dont je sors vraiment satisfait et un peu ébloui. Merci au leader du groupe qui me harcèle depuis 3-4 mois pour que j’aille le voir en show.
Petite pause, le temps de changer entièrement le stage, pis par entièrement, j’entends l’ajout d’un drum, le retrait du piano et une modification totale de l’habillage et de l’éclairage scénique. Un quinze minutes efficace, mettons. Florian Seraul et sa bande, incluant Simon qui signe les arrangements de cordes du groupe, se présentent ensuite sur scène. Le set commence avec la présentation des quatre pièces froides et hivernales du EP Carnet d’hiver, première partie d’une série intitulée Les saisons d’être. Florian nous annonce d’ailleurs la sortie de ses tounes d’été dans les prochains mois. Et je dois ici vous faire une confidence: j’ai pas tripé sur les enregistrements des pièces, écoutées il y a quelques semaines.
J’étais un fan de la première heure de Maison Brume, à l’époque où le projet n’avait presque pas d’arrangements et je comprenais plus ou moins la nécessité d’en ajouter. Finalement, le show réussit à me convaincre: le projet est réellement conçu pour du live où la musique devient très efficace et habite mieux la scène. On assiste par la suite à la présentation d’extraits de La vie sabbatique, d’une nouvelle pièce à paraître et d’une conclusion en douceur avec Paris sous la pluie.
Visiblement, le groupe ambitionnait aussi sur un rappel par la suite, mais le public arrête d’applaudir assez rapidement et le reste est un peu flou. Finalement, l’équipe de la salle rallume les lumières après une bonne minute de silence dans le noir et les gens quittent. Faut dire que l’idée de rappel peut sembler étrange avec ce format de show et le groupe aurait tout simplement pu allonger un peu sa performance et éviter le malaise…
Au final, j’ai assisté à deux belles performances, oui, mais surtout à une soirée bien conçue. Sur le plan musical, il y a une belle adéquation entre les deux projets, mais on sentait également un effort concret mis dans les éclairages. Simon me confiait récemment que les deux leaders des formations sont amis. Et ça paraît! Rien qu’avec l’énergie tout en douceur qui se dégage sur scène, on le sent!