J’avais justement envie d’assister à un spectacle haut en couleur et en balade pour psychiquement célébrer la fin du mois de février. La série Révèle la relève nous offrait une fois de plus un double-spectacle à la Maison de culture Maisonneuve: Félix Dyotte et Le Couleur. Retour sur ce généreux concert.
Je me dirige au jadis Pittsburg du Canada, tendrement accrochée au bras de ma mère que j’ai fièrement invitée au spectacle. C’est tout de même la première personne qui m’a parlé de Le Couleur; elle est tombée sous le charme du groupe après avoir entendu L’amour le jour à l’émission Pogopop, un samedi matin d’automne. Ah, la nostalgie des baby-boomers avec le disco…
Comme toujours, on se fait accueillir de manière très chaleureuse dans cet établissement célébrant la vie et la culture (dixit Wikipedia). On est presque les premiers arrivés. On attend le début du show en écoutant l’écho des rythmes enivrants du dernier album de Philippe Brach dans la salle de spectacle.
L’odeur de popcorn (ouais, ils font toujours du popcorn pis ça sent le beurre comme jamais) me plonge soudainement dans une ambiance cinématographiquement musicale.
«Bonsoir tout le monde, on s’appelle Félix Dyotte!» C’est devant une 110aine de personnes que le groupe commence avec Petite esthète, le tout bordé d’un éclairage turquoise. Ils enchaînent avec Avalanches et ensuite Tes souvenirs. Félix nous partage quelques faits cocasses, comme que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas fait de show avec son groupe. Il remercie aussi la Maison de la culture en nous disant qu’il faut être cultivé quand on fait un show là-bas. Parlant de culture, il continue: «Avez-vous lu Proust? Je connais LA phrase de Proust… Longtemps j’ai dormi tôt… Non… Longtemps j’ai…. Longtemps je me suis couché de bonne heure! Voici ma part de culture.»
Il poursuit avec Téléphone, cette cute balade. Félix nous mentionne qu’il travaille présentement sur son prochain album. Il y travaille chaque jour en se réveillant et travaille et retravaille tous les petits détails. Il nous offre donc une track du nouvel album nommée C’est peut-être que je ne t’oublierai jamais qui, selon Félix, est le plus long titre. Rassure-toi Félix, The Smiths a des titres pas mal plus longs. Y’en a même avec des parenthèses. En y pensant bien, tu pourrais peut-être modifier ton titre pour C’est peut-être je ne t’oublierai jamais (c’est pas une joke). On veut ton avis.
Il nous partage plusieurs gags, l’humoriste en lui ressort: «C’est quand même mieux un chanteur qui fait des jokes qu’un humoriste qui chante des tounes!» Moi je trouve que Félix est ben funné! Y devrait se partir un duo avec Patrick Groulx, ça fitterait au boutte!
On entend ensuite Calme-toi et Ma vie au lit. J’aimerais faire un shout out à l’éclairage de la salle qui ne cesse de m’épater; un rideau de lumière blanche flatte la scène et nous fait voyager avec le groupe (je suis poète à temps partiel). Félix Dyotte nous offre un cover de Effeuille-moi le coeur de Françoise Hardy et c’est dans la douceur qu’il poursuit avec Petit regret. «C’est déjà la fin pour nous… Pas la fin de groupe là, juste la fin de notre partie du spectacle». FIOU. J’aimerais souligner le fait que le band était placé côte à côte: On voyait aussi bien le visage du drummer que celui de Félix. YÉ.
Le groupe termine avec Les gens sont décevants en précisant que la chanson ne parle pas de nous (le public), mais qu’il dit toujours la même chose à ses spectateurs. Malin, va!
C’est au tour de Le Couleur de nous surprendre. Les membres du groupe entrent sur scène, toujours aussi stylés et détendus. Ils commencent avec la mad bass line track; Nunca Sera. Tout de suite, je remarque le percussionniste se donner à 100% devant ses cloches à vache, ses moult Congas et ses maracas. J’ai vraiment envie de lui demander «MORE COWBELL». Je me retiens.
Peu à peu, les gens se lèvent et dansent. Moi la première, en effectuant un Fergie move pas piqué des vers que j’ai appris à Detroit dans mon cours de hip-hop, jadis. Ils enchaînent avec P.O.P, Copilote, Starlite ainsi qu’une autre track dansante dont j’ai omis d’écrire le titre. J’étais trop occupée à observer le percussionniste énergique, le chignon de Laurence et la foule presque totalement en délire. TDAH gonna TDAH.
Le Couleur réussit à faire lever tout le monde. La Maison de la culture n’aura jamais été aussi enflammée. À part quand c’était encore une caserne. Félix Dyotte (juste Félix) embarque sur scène. Je pensais qu’il avait oublié de ramasser sa guitare, mais finalement c’était pour jouer avec Le Couleur. Il embrasse la main de Laurence, qui elle nous demande de nous déhancher pour lui. Ils performent Discolombo tous ensemble en se regardant dans les yeux, simultanément (ou presque). Je remarque Steeven, au drum, qui lui aussi se donne entièrement à son instrument.
Ils continuent avec Underage, durant laquelle Félix s’ajoute une fois de plus pour performer avec eux. Son naturel, L’amour le jour et Concerto Rock suivent. On ne se tanne étrangement pas des moves de mains de Laurence et de l’énergie que chaque musicien donne sur scène. Les fronts perlés de sueur nous séduisent autant.
Je me lève quand ils poursuivent avec une de mes chansons préférées de l’album P.O.P, La fuite de Barbara. J’ai su qu’ils allaient faire cette chanson quand Laurence nous a demandé de nous lever pour ces quatre minutes instrumentales. La chanson qui me donne envie de racer dans un désert américain avec Bruce Willis, comme dans le clip Stylo de Gorillaz (juste avec plus de douceur). Ils closent avec Voyage amoureux où on retrouve au moins 25 personnes dansant devant la scène.
J’ai eu chaud et j’ai eu des frissons; c’est toujours comme ça qu’on devrait finir nos soirées. Je finis cet article sur des airs de Bilitis et en me disant que des fois, les gens ne sont pas décevants.
Une réponse