Un spectateur entre dans le Divan Orange le jeudi 2 février dernier. Nos regards se croisent, on se serre la main. «Coudonc, tout Québec est ici?», souligne-t-il.
Peut-être bien.
L’éternel (on l’espère) pilier de la scène locale avait des allures de Petit St-Roch alors que le chouchou du folk-atmosphérique-qui-touche-aux-sons-électro, Harfang, lançait son album Laugh Away the Sun en compagnie du supergroup-trip-hop-du-Pantoum De la Reine.
Ceux-ci sont ont d’ailleurs offert leur performance rondement et avec aplomb à la foule du Petit (Saint) Roque. Si «La Reine fait ce qu’elle veut», comme le dit l’adage de la formation, c’est sans doute pour souligner la voix toujours juste et précise d’Odile Marmet-Rochefort.
Doublé de l’adresse de Jean-Etienne Collin Marcoux aux percussions et d’un star-appeal insoupçonné du guitariste Vincent Lamontagne, ces déplacements de la Reine ont permis de sécuriser son public avec un grand roque.
«La dernière fois que je l’ai fait, c’était à Gatineau», d’indiquer Odile avant l’un des titres de la formation. «J’ai parlé de Céline et Katherine Levac a dit « Yes sir!« » De mon côté de la salle, par contre, ça crie pour Vincent. Il n’y a pas de fou, ni de sot métier.
…sauf peut-être quand je m’évertue à photographier. Là, c’est très fou. Excellent travail d’éclairage, mais épreuve complexe pour les amateurs qui veulent immortaliser la performance.
Harfang se présente sur scène tout de noir vêtu, ce qui est de mise lorsqu’on joue en deuxième. Le majestueux quintette a pris son envol en proposant les titres plus rythmés de son dernier album pour ensuite alterner avec les pièces toutes en guitares.
Si l’ordre peut paraître singulier, en proposant des ballades à mi-parcours dans un concert à la première partie somme toute dansante, la foule reçoit et le groupe fait mat. Un mouvement audacieux que de prioriser l’ouverture écossaise au coup du berger, mais des joueurs expérimentés peuvent sortir des formules convenues.
Une soirée durant laquelle De la Reine et Harfang ont montré qu’ils savent bien jouer leurs pions. Il faudra s’armer de patience pour quiconque voudra bien s’en prendre à leur titre.