Après deux semaines à me faire harceler par une giga pancarte sur le quai du métro Jarry, c’est en ce 1er février que je me rends au lancement de l’album Chasser ses démons du groupe La Carabine. J’avoue avoir un faible pour les groupes de rappeurs qui ont des refrains courts, voici donc le récit de mon aventure en temps réel.

Photo: Catherine Guay
Photo: Catherine Guay

17h25

Jarry’ve sur place avec un petit bagage de connaissances sur le groupe. Outre les quelques releases depuis 2014, j’ai pu constater que l’univers internet de La Carabine n’est pas très à jour. C’est sûr que l’écoute d’une entrevue sur les ondes de CISM et le visionnement du vidéoclip de Cadenas en U, c’est pas beaucoup, mais je pense que, pour un avant-goût du lancement, c’est ben assez.

J’avais des attentes très élevées puisqu’on m’avait promis que je pourrais «bouger les fesses un peu aux tables tournantes». Well done, Axel Kleind n’est vraiment pas décevant et Miss Jackson n’est pas sorry pantoute de ses remix groovys. J’essaie quand même de ne pas faire honte à Feu à volonté en startant un dancefloor à 17h42 un jeudi soir. En même temps, ce gars-là a une tête de mort sur son ordi, ce n’est pas avec lui que je peux me pogner. Je décide donc de rester tranquille en gardant mon anonymat dans une foule de 12 personnes.

Photo: Catherine Guay
Photo: Catherine Guay

De façon sûrement très peu subtile, j’observe de loin le stand à tatouages gratuits. La possibilité de réaliser mon rêve d’avoir une carabine sur les côtes est maintenant tangible. Quelques courageux auront la chance de se rappeler de cette soirée toute leur vie. À moins d’être la mère de Filion, c’est dur de procéder à ce genre de coup de tête.

18h16

Le nombre de personnes a quadruplé depuis le début, mais personne ne veut venir en avant. Comme quoi ce ne sont pas les armes à feu qui vont motiver le public à danser, même s’il y en a à volonté. #armeàfeuàvolonté

Photo: Catherine Guay
Photo: Catherine Guay

18h25

Toujours autant de groove, le son assez fort du bon Kleind crinque le monde de plus en plus. J’me retiens à trois mains pour ne pas apparaître au milieu de la foule avec des chorégraphies, je continue de penser que ce n’est pas approprié.

18h27

Je compte trois appareils-photos aux allures professionnels. Si on calcule qu’il y a environ 60 personnes dans un espace d’une capacité de 100 et qu’on exclut les enfants, j’estime que tout le monde aura une moyenne de 13,7 photos de lui. Ça va faire des beaux scrapbooks.

18h32

Le king du label arrive sur scène pour faire des remerciements. Il a l’air gentil. Un autre avec qui je ne voudrais pas me pogner. Décidément, pas une bonne journée pour se battre dans un show de rap.

Photo: Catherine Guay
Photo: Catherine Guay

18h36

Le spectacle commence avec l’intro, qui l’eut cru. Arrive ensuite la track Vitamine qui invite les gens à se rapprocher. Les fesses commencent à se bouger pour vrai. Le drum jaune attire particulièrement mon attention et j’attends avec impatience les premiers sons de tambour. Encore une fois, y’a rien de décevant là-dedans.

Avant la prochaine chanson Dom s’adresse à la foule. «Merci de vous être déplacés pour supporter La Carabine.» Ça tire fort avec un jeu de mots de qualité.

L’énergie monte d’un cran avec la track qui crache, Asphalte. Exactement mon genre de refrain. S’ensuit une première tentative de faire participer le public en demandant de lever les mains dans les airs pour Billy the Kid. Malheureusement, le public ne s’était pas entraîné en conséquence. Ça aura duré 6,3 secondes. Désolé de vous avoir dérangé la gang.

Juste avant la chanson Love & Hate, je spotte un gars dans la foule qui chuchote toutes les paroles. J’imagine deux hypothèses: soit il est dans le label, soit c’est le ghost writer du band. Dans les deux cas, ça y donne un air d’érudit.

18h42

Dom adopte un style vestimentaire innovateur qui semble lui causer un certain inconfort. J’imagine que pour être rappeur, il faut savoir jongler avec le feu.

Photo: Catherine Guay
Photo: Catherine Guay

18h44

Le party est pas mal pogné et les photographes à l’apogée de leur art.

Photo: Catherine Guay
Photo: Catherine Guay

Un invité spécial surgit sur scène. Les surprises, c’est toujours surprenant. La foule accueille donc Alex Erian pour l’avant-dernière track Cassette.

Finalement, Cadenas en U m’amène en terrain connu. Les gars donnent tout ce qu’ils ont et le show se clôt en beauté. Bien que l’activité semblait dangereuse, le lancement de La Carabine est réussi. La salle était pleine, le monde était content et les gars étaient dedans.

19h07

Je quitte le théâtre avec le disque officiel entre les mains. Ça buchait à souhait. Je tenterai inévitablement de revoir ce drum jaune.

Photo: Catherine Guay
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