C’est quelques jours plus tard qu’on conclut notre couverture de la cinquième édition du festival Artefact. Retour sur la troisième et dernière soirée qui mettait en vedette L’Amalgame et Of Course, Rednext Level et Radio Radio, mais aussi du jazz, du yoga pis un film.

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Rednext Level (Crédit : Émilie Mercier)

Pour moi, la journée commence tôt parce que, comme vous le savez, je ne recule jamais devant rien pour faire mon travail de rédacteur bénévole. Je me retrouve donc au marché public de Valleyfield à 11h du matin pour aller participer à une première expérience d’immersion publique du festival avec une prestation ambulante des Jazz Street Boys. Un groupe à la démarche beaucoup plus convaincante que ne pourrait laisser présager son nom, je vous rassure… Le trio reprend des standards jazz assez old school avec des soli plus modernisés à la trompette, au banjo ou au sousaphone (un genre de tuba). Je passe donc une heure avec quelques organisateurs du festival à me promener entre les étalages de fruits de tout acabit pour suivre la parade devant un public parfois charmé, parfois plutôt circonspect. Mon prix du meilleur public va à la madame qui voulait absolument offrir une gaufre au trompettiste en plein milieu d’une pièce.

Je vais ensuite passer trois heures à écouter des tests de son – oui, j’ai souvent une vie bien remplie comme ça… – en attendant le début de l’activité de yoga musical. C’est également une première tentative pour l’organisation, et c’est également un succès. Près d’une cinquantaine de personnes se présentent sur le site gentiment débotché au préalable pour faire une heure d’exercice et de détente sur trame sonore de Jesse Speed, artiste folk que je vous recommande fortement de découvrir. Seul désavantage : il fait un peu plus de 30 degrés et on est au gros soleil. Au final, j’ai pu empirer mes coups de soleil pas encore guéris du Desbouleaux Fest et perdre à peu près 10 livres en sueur, ce qui est pas vargeux quand t’en pèse même pas 130 au départ…

Autre activité dans la journée : plutôt que de présenter un 5 à 7 musical comme les jours précédents, on a droit à une projection de l’excellent documentaire Montréal New Wave du réalisateur Érik Cimon. Un film, qui, comme son nom l’indique assez bien, parle de l’arrivée du new wave à Montréal et de son éventuelle renommée internationale grâce à, notamment, Men Without Hats. J’ai beaucoup de plaisir à découvrir ou redécouvrir des chansons et des groupes, mais ce n’est malheureusement pas un plaisir très partagé – rapport qu’il reste juste 4 personnes dans la salle à la fin de la présentation. Je conseillerais tout de même de retenter l’expérience l’an prochain.

Je transfère ensuite rapidement de la bibliothèque au site principal pour finalement apprendre par les gars du premier duo de groupe que le tout commecera en retard. Pas grave, on se mange du chili pis des chips dans les loges en regardant Will Maurer d’Of Course changer de t-shirt pour la troisième fois de la journée. Les gars de l’Amalgame sont aussi accompagnés d’un vidéaste pour l’occasion et en profitent pour filmer un peu de matériel.

C’est vers 8:15 que ça commence, d’abord avec Of Course pour un bon 25 minutes solo. La première chanson commence sur un bug d’ordinateur pour Maurer, qui avait d’ailleurs encore changé de chandail. Soulignons le bon travail d’Émil Von Zerlitz et de Germain Desprès, respectivement bassiste et drummer du trio, qui ont bien su rattraper le tout quand même avec un petit jam presque inaperçu.

Le reste du set se passe sans encombre. Le quintet L’Amalgame prend ensuite la relève sans pause et vient nous chanter plusieurs extraits de son dernier album dans un ambiance bien festive. La mère de Catboot semble avoir bien du fun et danse tout près de la scène en tout cas. Finalement, le premier groupe remonte, et l’ensemble joue deux ou trois extraits de leur EP commun, avec une finale presque punk sur Fu Funk qui me donne le goût de partir un moshpit. Je me retiens, mais apprécie tout de même l’effort et le petit relent de l’époque lointaine où Of Course jouait encore du métal. Un beau moment qui laisse place à la suite toute aussi sur le gros fun.

Peu après, c’est au tour de Rednext Level de venir prendre la relève. Je les ai déjà vu sept fois cet été et la huitième ne me déçoit pas. Toujours aussi en forme, le duo de rappeurs (additionné de DJ Tiestostérone au piu piu) Maybe Watson et Robert Nelson enchaînent les hits et font sauter le public un peu partout sur leurs odes à la vitesse, la cigarette et la guit électrique. Mais pas la dope.

Clou de la soirée : le désormais duo anglophone acadien Radio Radio. Les gars nous présentent un show en formule quatuor, avec un drummer et un guitariste bien en forme et ne jouent pas que des extraits de Light the Sky. Le public est en effet bien content d’entendre des classique en français s’il-vous-plaît comme Jacuzzi ou Ej Feel Zoo, mais parfois dans des versions vaguement trap un peu weird. Cela dit, ça ne dilue pas l’ambiance de party, et la soirée se conclut sur une ambiance de fête assez représentative de l’esprit d’Artefact : du plaisir, de la communauté et de l’émergence au maximum.

À l’année prochaine Valleyfield!

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