Difficile de déterminer avec certitude si nous avons vu plus de mamelons ou de groupes de musique en fin de semaine durant Osheaga. Une chose est sûre, le ratio de personnes éthyliquement endommagées était plus élevé au Parc Jean Drapeau qu’au show de Céline.

C’est dans un climat de problèmes de santé qu’on arrive sur le site en milieu d’après-midi, samedi. Quelqu’un est visiblement déjà au bout du rouleau:

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Problème de santé/Photo: Élise Jetté

C’est la fin du show de Daughter. Vaporeuse à souhait, la chanteuse s’exécute avec un plaisir palpable. Selon la fille visiblement imbibée à mes côtés «la meilleure sensation au monde ça doit être de pouvoir toucher à cette fille-là».

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Daughter/Photo: Élise Jetté

Premier véritable arrêt: les Barr Brothers se donnent sur la scène principale. Ce coup de foudre musical qui date de quelques années déjà n’arrivent pas à la cheville de mon nouveau conjoint, ce gars qui ne pouvait être présent au festival, mais dont les amis très cool ont trimballé la tête. D’emblée, ils me proposent de faire de cet ami absent ma douce moitié. Facile de même, l’amour au temps du numérique.

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Mon nouveau chum

Même si les frères Barr savent capturer notre attention, c’est néanmoins Pietro Amato qui vole le show avec son t-shirt félin.

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Beau t-shirt/Photo: Élise Jetté

Le festival, lieu de perdition des plus communs, est un endroit où les gens peuvent perdre, égarer ou se faire voler plusieurs choses. Entre perdre sa virginité avec un chanteur rock dans une toilette chimique et perdre toutes ses économies dans les kiosques de bière, il est également possible d’égarer ses chaussures pour toujours.

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Abandon de sandales/Photo: Élise Jetté

Parce que semblerait-il qu’une bonne vue sur les décolletés d’Osheaga n’a pas d’égal, certains mâles de la faune osheagaienne se convertissent en primates pour augmenter leur niveau de bonne vue.

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Des singes/Photo: Élise Jetté

C’est l’heure du show de Kurt Vile qui, avec une nonchalance de grandes occasions présente ses succès, caché derrière son rideau de cheveux. En regardant ses doigts quelques femmes se désolent qu’il semble marié.

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Kurt Vile/Photo: Élise Jetté

C’est toutefois son bassiste qui nous interpelle avec son mal de vivre et son t-shirt acheté au Zoo de Granby.

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Un tigre/Photo: Élise Jetté

On se déplace de l’autre côté du site pour attraper une partie de la performance de Coeur de pirate. Visiblement enthousiasmée par ses nouvelles aptitudes en danse aérobique, elle s’élance d’un côté à l’autre de la scène, hypothéquant au passage les paroles de ses chansons qui sortent comme les directives d’exercices d’un prof de zumba. Il faudra trouver l’équilibre entre faire des roues latérales et continuer à chanter sans crise d’asthme.

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Coeur de pirate/Photo: Élise Jetté

On termine le périple du samedi en dansant dans un fleuve de gens en dévoilement de peau au son de Kaytranada et par la suite, sur la musique du Norvégien Todd Terje, qui est bien vite devenu le préféré des convives de la scène Piknic Électronik.

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Kaytranada/Photo: Élise Jetté

C’est en quittant le site que, parce que nous sommes de bonnes personnes, nous décidons de réveiller ce jeune homme en pleine sieste qui allait manquer le dernier métro.

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Un assoupi/Photo: Élise Jetté

Le dimanche s’amorce sous le signe de la découverte alors qu’on se rend au show de BORNS, groupe mené par le jeune Garrett Borns. Du haut de ses 24 ans et avec une chevelure à faire compétition à Kurt Vile, il envoie son électro-rock aux guitares peaufinées avec beaucoup de maturité. Il offre même une solide reprise de Bennie and the Jets. De quoi titiller solidement les fans d’Elton.

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BORNS/Photo: Élise Jetté

En traversant le site, on repère ce kiosque de tatouages animaux conçus pour encourager la protection de la faune et de la flore dans un festival où le gazon et les espaces verts sont couverts de vomi depuis vendredi.

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L’animal en toi/Photo: Élise Jetté

La seconde découverte de la journée est St. LuciaJean-Philip Grobler, de son véritable nom. Avec une énergie musicale digne d’un show de plage à Miami, le groupe joue ses pièces dance-pop en courant d’un bout à l’autre de la scène tels des profs d’éducation physique en quête d’attention d’ados blasés.

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St. Lucia/Photo: Élise Jetté

Les ados (et autres), pas blasés, au contraire, se nourrissent de ces baies douteuses pour «tester» si ça provoque des effets secondaires.

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Le fruit défendu/Photo: Élise Jetté

Pendant ce temps, sur scène, ça ressemble étrangement au Beachclub même s’il fait beau.

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Le Beach Club/Photo: Élise Jetté

De retour de l’autre côté de la force, la scène principale nous transporte dans une ambiance sixties survoltée. Habité par le soul, le jeune Leon Bridges, 27 ans réussit à rallier les indécis qui déambulent sans but.

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Leon Bridges/Photo: Élise Jetté

Pendant ce temps, un peu plus loin, cet homme subit un coup de chaleur ou un overdose de mayonnaise. Il n’avait probablement pas entendu parler de la zone spéciale pour faire un bad trip en paix.

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Surdose de mayo/Photo: Élise Jetté

Inquiets de devoir dormir sur les lieux si jamais le métro venait à ne plus passer sur l’île, certains ont apporté le nécessaire pour faire dodo en tout confort.

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Ben relax/Photo: Élise Jetté

En plus des toilettes sanitairement discutables, des paravent-à-pisse ont été érigés pour permettre aux plus exhibitionnistes d’avoir la graine au vent.

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Zone de pisse/Photo: Élise Jetté

Impatient de faire partie d’une nouvelle file d’attente, certains ne peuvent se contenter d’attendre pour pisser, manger, boire et s’acheter des t-shirts, ils patientent aussi pour se faire des tatouages en glitters.

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Encore plus de files/Photo: Élise Jetté

Je remets en question la légitimité du coin des enfants quand je vois un nombreux groupe consommer très ouvertement de la cocaïne en face de la zone bricolage.

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Zone enfant/Photo: Élise Jetté

Insouciant, Jimmy du 281 expose, pendant ce temps, son torse à la manière d’un dieu grec. Est-il là par plaisance où avons-nous manqué le show privé qu’il vient de donner? Cette question nous hantera toujours.

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Le 281 se déplace/Photo: Élise Jetté

Donald Trump est sur place, direction scène Piknic Électronik.

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Donald/Photo: Élise Jetté

Souhaitant éviter les files pour manger, certains décident de porter leur lunch.

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C’est accompagnée d’une horde de queen de la chorégraphie que Grimes monte ensuite sur la scène de la Montagne avec une énergie difficile à égaler. Portant un bandeau pour cheveux qui ne ferait bien à personne (sauf elle) elle chante dans les aigus et les graves comme s’il n’y avait pas de lendemain, et ce, malgré des conditions de santé non-optimales (de son propre aveu). Le girl power est sauf. L’auteure-compositrice-interprète électro est clairement toujours au sommet de son art.

Grimes/Photo: Élise Jetté
Grimes/Photo: Élise Jetté

Essayant de profiter d’un effet de succion de la foule pour être près de Thom Yorke à 20h30, on assiste au show de M83 qui livre un show grandiose où les variations de chanteur/chanteuse et les échanges d’instruments démontrent une maîtrise solide du matériel. Impossible de ne pas danser avec bonheur sur Midnight City, en fin de prestation.

M83/Photo: Élise Jetté
M83/Photo: Élise Jetté

Voulant palier l’absence de Disclosure coincé à Chicago, l’organisation du festival nous envoie en guise de pré-Radiohead, Gramatik, producteur slovène qui ne réussit pas à faire en sorte que les gens soient contents d’attendre le show suivant dans un mélange visqueux de leur sueur avec celle de plusieurs Ontariens présents dans la foule. On aurait largement préféré que Dead Obies soit devancé et placé en scène principale, nous permettant ainsi de ne pas manquer la perfo de la formation québécoise qui jouait en même temps que Radiohead.

Pendant ce temps, ces gars-là élabore un plan pour sauver le monde:

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Des belles capes/Photo: Élise Jetté

Et c’est finalement le clou du spectacle, la cerise au marasquin sur le sundae au chocolat, le ketchup sur le pâté chinois. Radiohead entre en scène 20 minutes plus tôt pour excuser l’absence de Disclosure. Démarrant la machine avec Burn The Witch et Daydreaming tirées du plus récent A Moon Shaped Pool, le groupe prouve qu’il a la foule dans sa poche dès les premières secondes, semant un silence eucharistique sur toute la longueur de l’esplanade.

De grands moments ont été vécus durant 2+2=5, Bodysnatchers, Idioteque et Everything In Its Right Place, entre autres, sans parler de Karma Police à la fin du premier rappel et Creep à la toute fin du second rappel, laissant tout le monde en état de choc. Malgré de grandes oubliées (The National Anthem, 15 Steps), l’enchaînement est rigoureux et les arrangements lumineux nous gardent captifs. De toute façon, Thom Yorke aurait pu mettre un point final au show en disant fuck you all et tout le monde serait quand même reparti béat grâce à Creep.

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Radiohead/Photo: Élise Jetté

En conclusion, comme plusieurs de nos besoins rudimentaires n’ont pas été à 100% comblés durant le festival, nous avons décidé de proposer notre propre kiosque de vente de cossins pour l’an prochain. Après analyse sociologique des manques à combler, voici ce que les festivaliers pourront se procurer à notre stand:

À l’an prochain!

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