Le festival phare de la scène IDM internationale commençait sous sa forme montréalaise annuelle hier dans ses quartiers généraux du MAC.
17h ou De l’importance de bien lire ses courriels
Arrivée complexe au festival: je me rends dans le cocktail de lancement du festival, ayant tenu pour acquis qu’il s’agit d’un simple 5 à 7 et espérant au passage pouvoir dérober quelques coupes de vin. Le temps de récupérer mon accréditation, j’apprends que le cocktail ne commence qu’à 18h, tel que d’ailleurs spécifié sur l’invitation que j’avais reçue quelques jours avant… Je décide d’aller prendre une marche pour passer le temps.
18h ou Ne finalement pas aller voler de vin
Ma définition de prendre une marche se résume finalement à aller boire une margarita au St-Hubert à côté. Profitant de l’accès aux interwebs, je me rends compte que les génies rouynorandiens Geneviève et Matthieu sont en performance gratuite au Parc Émilie-Gamelin à 18h30 dans le cadre du OFFTA. Le temps de caler mon drink, je me rends audit parc pour côtoyer une foule hétéroclite, partagée entre des hipsters, des familles intriguées et des itinérants totalement clueless par rapport à la démarche du duo, mais ben sur le party. On assiste à un mélange de chansons de pas mal tous leurs albums, interprétées dans le décor des Enfants du plomb qu’ils s’amusent à déconcrisser à grands coups de pieds entre deux jokes de Bob Ross. Un beau moment.
21h ou Ça joue fort, plein de subs
Après une pause de deux heures à la bibliothèque, je retourne au MAC pour attraper le début du set de Susy.Technology dans la salle principale. Déjà, rien que le lieu marque: cachée au fin fond d’un interminable enchaînement de couloirs au premier étage du musée, la salle révèle d’anguleux panneaux de projections agencés un peu partout autour d’un grand stage ingénieusement placé derrière un véritable mur de subs. Arrivé directement pour le début de la soirée, je fais comme les autres et m’assois confortablement par terre pour écouter les transitions fortement à retravailler du DJ montréalais. Dommage, parce que son son nerveux assez cosmique et glitchy, jumelé à des espèces de remix de Rhye sur le speed, était bien efficace. C’est aussi à ce moment-là que je comprends que ça peut jouer fort en maudit des subs. #reculerdedeuxpiedssanslevouloir
21h30 ou Je relaxe mes oreilles avec un Mexicain
Je me lève et descends au sous-sol du musée pour aller voir l’artiste qui m’intéressait le plus de la première Nocturne: Siete Catorce, un DJ techno du Mexique. Le gars commence de façon assez peu surprenante avec un mariage de rythmes technos et d’influences latines plus traditionnelles. On se frotte donc à du vibraphone, des maracas et des lignes de samba sur du beat double et désagencé. Le tout évolue quand même rapidement vers un vrai set dansant, contenant un peu de jungle sur fond d’images du Roi Lion, de trap et de bouts plus brostep, au plus grand plaisir du public nombreux et sur la go, avant de s’achever sur une petite finale cute au piano. Honnêtement, le tout est irréprochable, hormis peut-être un petit bogue vers la fin.
22h30 ou L’industrie ne parle jamais dans un show
Le défi de passer après ce qu’on vient de voir est quand même de taille et c’est la Montréalaise Sara Magnen aka Magnanime qui doit le relever, vêtue d’un kimono pour l’occasion. Le problème, c’est que quand tu parles de musique indie et relativement pop locale, ben tu te ramasses souvent avec les gens de l’industrie dans le public. Ainsi, ça parlait pas mal et je me suis vite retrouvé pris entre les jaseux et des Irlandais particulièrement sous influences et donc totalement agréable. J’ai donc quitté, mais pas tellement amer puisque les rythmes minimalistes peut-être trop répétitifs qui nous étaient présentés ne m’emballaient pas plus qu’il le faut.
23h ou Hey, c’est pas Ash Koosha!
L’autre nom que j’attendais sur le line up était Aïsha Devi, annoncée pour 23h10. J’ai donc été un peu surpris et déçu en retournant dans la grande salle pour me rendre compte que c’est elle qui était en train de mixer et que son set à saveur très orientale achevait pas mal. Pas grave, je me dis que je vais danser ma vie pour les deux-trois dernières tounes, histoire de compenser un peu, mais l’opération s’avère complexe. Faut savoir que Devi présente une formule live et chantée de sa musique et que le tout n’est pas vraiment mixé ensemble sur les sorties de son, de sorte qu’on se retrouve avec un ensemble vraiment bizarre ou le chant ne semble pas provenir de la même source que le reste. Bref, c’est loin d’être idéal et le public qui applaudit entre les tounes tue un peu le mood.
23h15 ou Ok, ça l’air que je danse plus ce soir
C’est ensuite le très calme anglais Lee Gamble et son VJ Dave Gaskarth qui montent sur scène. Lee Gamble va aussitôt se cacher complètement dans le coin. On comprend alors que le set s’oriente vraiment plus sur l’observation des paysages assez psychédéliques du graphiste que sur la musique et tout le monde arrête de bouger. De toute façon, ça aurait été assez compliqué de le faire sur de l’ambiant déconstruit, mettons… Honnêtement, et c’est dommage, c’est pour ce genre de set que je voulais aller à Mutek au départ, mais après avoir dansé non-stop pendant deux bonnes heures, disons que le mood devenait sensiblement différent. J’ai donc malheureusement quitté, incommodé quelque peu aussi par les basses trop fortes.
Aujourd’hui (à lire demain): je passe l’après-midi à la scène extérieure et vais assister aux sets des DJs de chez Acte Musique après un petit détour par le show de Crabe.
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