Mardi dernier, j’ai eu le privilège d’aller au lancement du dernier album de Monseigneur Perreau. Il y a quelques années, j’étais un grand fan de Yann, notamment de Western Romance et Nucléaire. J’étais, et suis toujours, vraiment charmé par ces deux albums. Le p’tit côté poète un peu rebelle, les mélodies accrocheuses et la fougue de l’auteur-compositeur ça marchait au boutte! Même chose pour Un serpent sous les fleurs.
À genoux dans le désir, sur lequel il interprétait les textes de Claude Péloquin, n’a pas vraiment résonné chez moi. C’est passé dans le vide un peu. Quand j’ai su que P-to-the-Reau sortait un nouvel album, ma curiosité était piquée et, avec un premier titre de single comme J’aime les oiseaux, tout était possible. Bien que beaucoup de gens se soient moqués de cette chanson, je l’ai trouvée accrocheuse. J’étais pas contre le p’tit côté dance que Yann Perreau avait toujours démontré à travers ses spectacles. C’est sûr qu’il y a eu quelques lignes que je trouvais un peu ridicules, mais bon ça me dérange pas tant que ça.
«Je l’aime J’aime les oiseaux moi!»
Bref, début de mon périple. J’arrive à l’Usine C en retard, devient buddy avec le gars du vestiaire, je lui fais la blague: «Tu ne dois pas avoir froid hein, avec tous tes manteaux!». Je perds son amitié aussi vite que je l’ai gagnée. J’vais voir la fille qui s’occupe de me laisser entrer, un peu secoué et en deuil de mon ami du vestiaire, faut se l’avouer. Elle me sourit, m’étampe, j’lui demande un CD, elle me le tend, j’le paye, j’lui demande son compte snapchat, elle rit, j’comprends pas, je pars vers la salle bredouille. Aucun nouvel ami, aucun nouveau snapbuddy. Ça part mal.
Je rentre dans la salle, le spectacle bat déjà son plein et le monde semble vraiment captivé. Sauf un monsieur : Assis dans la 8e rangée, François Papineau semble indifférent, pas mal. Je le mentionne parce que je l’ai regardé aux 2 minutes jusqu’à la fin du spectacle pour voir ses réactions.
Yann entame Faut pas se fier aux apparences, le rythme m’entraîne. J’ai beaucoup aimé cette chanson, les choristes dans le fond ont vraiment ajouté une belle dimension au refrain. Le bout de Pierre Kwenders est fait à travers une animation simpliste de ce dernier dans une télé que Perreau promène sur la scène. Pas le moment le plus réussi, mais ça passe. François Papineau, lui, trouve ça correct, sans plus.
Yann Perreau prend le temps de remercier son équipe, les collaborateurs de l’album, ses amis, son boulanger pis toute sa gang. J’aime ça quelqu’un qui prend le temps de remercier sa bande. Bien joué Perreau!
Une musique débute en sourdine, tranquillement elle se fait de plus en plus insistante. Je la reconnais. J’aime. Les. Oiseaux. Je me retourne, Papineau sourit et c’est là que je remarque Dan Boucher qui tripe ben raide. Yann se met à chanter, je me mets à taper du pied. Il est contagieux ce Dan Boucher. J’ai du fun.
La vedette de la soirée se met un chapeau de capitaine de bateau sur la tête et entame Baby Boom. La chanson est vraiment très énergique et Yann Perreau en profite pour se glisser dans la foule, monter dans les escaliers, danser, se secouer, crier, toute! C’est beau à voir aller et c’est contagieux. Même François Papineau semble avoir du fun à ce moment-là (pas besoin de vous dire que Dan Boucher, y swing en masse!)
Le chanteur conclut sur cette chanson et c’est un peu dommage parce que j’en aurais pris plus. Je ne m’attendais pas à ça. J’aurais voulu qu’il s’excite et qu’il joue quelques vieux classiques, juste pour le fun. La vie n’est pas qu’une salope, enwaye donc.
Je ressors, je salue le gars du vestiaire (qui m’ignore complètement, classique gars du vestiaire) et je me dis, maudit je l’aime Yann Perreau. Le nouvel album est peut être pas aussi cohérent que les autres ou aussi accrocheur, mais y te reste dans tête en masse et t’as le goût de le réécouter.
Ce spectacle-là était réussi et ça donne juste envie de le revoir, mais cette fois, mixé avec le vieux stock. J’pense que c’est la solution pour que François Papineau tripe pour vrai.