Y’aura de la consanguinité en finale des 20es Francouvertes! Lors de la troisième et dernière soirée des demi-finales, hier, Caltâr-Bateau est venu rejoindre Mon Doux Saigneur dans le top 2 : deux groupes qui partagent plus que leur compte Netflix et leur amour des chemises en flanelle. En l’occurrence, une bonne partie des musiciens du premier groupe se retrouvent sur la scène du second. Ce sera une finale digne d’Inception.

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Loco Locass/Photo: Élise Jetté

«Avez-vous le goût», a lancé de Biz de Loco Locass pour entamer la première partie de la soirée. Le groupe vainqueur des Francouvertes en l’an 2000 (juste après le bogue du même nom) présente une série de trois tounes : la première, écrite en 2003, mais pourtant inédite, la deuxième, Malamalangue, responsable de leur victoire du concours, et la troisième, une nouvelle toune écrite il y a deux semaines, nommée Le clan. Probablement aucun lien avec cette série télé:

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Devant la petite poignée de spectateurs venus assister à la dernière soirée de demi-finales (on n’avait pas de misère à se trouver une place assise) le trio se fait sage. Ils boivent chacun une bouteille de Perrier.

Sarahmée/Photo: Élise Jetté
Sarahmée/Photo: Élise Jetté

C’est Sarahmée qui s’élance ensuite avec ses chansons de «ruptures, de déchirures et de brisures», dit-elle. Ça pourrait être un bon début de chanson, toutes ces rimes.

Mentionnant son premier album autoproduit sorti à l’automne, elle nous invite à paniquer avec la toune Paniqué, «pour qu’on se mette dans le bain».

Très collée sur le rap français féminin classique, elle ne réussit pas vraiment à sortir du lot et gagnerait à mieux articuler les textes qui se perdent souvent dans la rapidité d’élocution.

«Sans vouloir casser le party… les temps sont sombres», dit-elle avant de s’exécuter pour une toune sombre (aussi sur son album). Elle invite ensuite la maigre foule à faire des oh oh oh, ce qui n’est pas un succès.

«Dans la prochaine chanson, aussi sur mon album, il y a des oh oh oh, mais ils sont différents», poursuit-elle. Les gens embarquent un peu plus dans les oh oh oh de la deuxième toune.

Au final cumulatif, Sarahmée a mentionné son album 13 fois, soit 2,2 fois entre chaque chanson.

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Simon Daniel/Photo: Élise Jetté

C’est le jeune homme originaire de Moncton, Simon Daniel qui procède ensuite avec un son impeccable et des effets vocaux introspectifs à la Jeff Buckley. «Il y a des Acadiens dans la salle?», demande-t-il. «Oui», répondent deux personnes.

Il nous apprend néanmoins que 50 % des Québécois ont des racines acadiennes. «Vous nous envoyez vos vieux touristes en Speedo au Nouveau-Brunswick, pis nous on vous envoie nos bons musiciens à Montréal», analyse-t-il.

Avec un groupe qui s’efface un peu plus que lors des préliminaires, Simon Daniel prend plus d’espace sur scène et se fait beaucoup plus planant dans ses interprétations. Un choix judicieux.

Petit tour aux toilettes, avant le dernier band, pour constater que les pubs qu’on peut lire en pissant ne sont pas adaptées au public présent dans la salle, les musiciens de la relève vivant, en majorité, à 8 dans un 4 et demi.

La musique c’est pas aussi payant que jouer dans La Galère.

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Le fameux tirage de CD de l’entracte a lieu avec Claude Grégoire et Biz. «Des gens achètent encore des CD?, dit Biz, ahuri. Me semble qu’on devrait faire tirer des clés USB à place», propose-t-il tel un homme moderne.

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Caltâr-Bateau/Photo: Élise Jetté

Avec des jeux d’intensité très puissants et une cohésion incomparable, Caltâr-Bateau s’élance dans une chorégraphie vocale et technique littéralement juste.

Vraiment le gars le plus drôle pour le jasage d’entre-tounes, Alexandre Beauregard propose une «composition écrite avec un vieux pot… sul pot!» «On partage la toune avec Emerik (Mon Doux Saigneur)», dit-il. Quand je parlais de consanguinité…

Hormis le fait qu’il renifle bruyamment dans le micro, le chanteur offre une performance sans faute. C’est toutefois sa comparse Alex Guimond qui vole carrément le show avec une voix soul dans les aiguës comme dans les graves. Extrêmement précise.

Très massif sur scène, le groupe profite de la force du nombre pour créer une espèce de mise en scène dont la clé est la prestance de chacun des nombreux membres. Tous heureux, ils donnent l’impression de vivre ensemble dans une commune qui fait pousser de la très bonne drogue. On est devant le Beau Dommage post-2000 avec une touche plus orchestrale.

«Chose importante à savoir sur la dernière toune, c’est que… C’est elle qui finit le show», nous dit-on avant de conclure. Merci pour cet instant de pure vérité.

Les trois finalistes des Francouvertes 2016 sont:

1- Mon Doux Saigneur

2- Caltâr-Bateau

3- La Famille Ouellette

On se retrouve au Club Soda le 9 mai pour la finale des 20es Francouvertes!

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